Selon les Comités Locaux de Coordination, 455 manifestations se sont déroulées vendredi 20 janvier sur l’ensemble du territoire syrien. Suite à l’amnistie générale décrétée le 15 janvier par le chef de l’Etat, la journée avait été placée sous le slogan des « Prisonniers de la Liberté ».
Par le nombre de leurs participants, ces rassemblements ont confirmé que, plus de 10 mois après le début de leur mouvement, les Syriens étaient toujours aussi nombreux, en dépit des risques encourus, à descendre dans les rues pour réclamer le départ du président Bachar Al Assad et de son régime.
Certains slogans ne permettaient pas de douter que le « revers » infligé à l’armée syrienne à Zabadani, où elle avait dû consentir, le 18 janvier, à un accord – aussitôt transgressé – avec les combattants de l’Armée Syrienne Libre défendant la ville, avait contribué à pousser de nombreux manifestants dans les rues.
La réapparition de certains détenus ne faisait pas oublier que, en Syrie, selon un panneau aperçu à Qamichli, si « les prisonniers sont dans des prisons ceintes de 4 murs, le peuple vit dans une prison cernée par 4 frontières ». Il s’agissait donc de rappeler au monde que des dizaines de milliers de Syriens et Syriennes continuaient de croupir dans les geôles du régime, exposés à tout moment à la torture, aux mauvais traitements et à la mort.
Dans de nombreuses villes et villages, les pancartes des manifestants ont mis la communauté internationale en garde contre la poursuite, par le pouvoir syrien et ses services de sécurité, de leur politique répressive et de leurs atrocités. La population avait besoin d’aide et de protection. Elle voulait que soit mise en place une zone protégée.
Panneau de gauche : « Le peuple syrien veut une protection internationale, comprenez-le »
Panneau de droite : « L’internationalisation est notre demande, la zone de non-survol notre objectif, le renversement du régime notre but »
En attendant, les contestataires n’avaient pas d’autre recours que l’Armée Syrienne Libre. C’est elle qui les protégeait en leur permettant de poursuivre là où elle était présente leurs manifestations pacifiques. Ils contestaient donc à tout le monde, y compris aux opposants syriens en Syrie et à l’étranger… dont certains ont été nommés, le droit de s’exprimer en leur nom pour la dénoncer. Eux iraient jusqu’au bout de leur projet : la chute du régime.
Ils suppliaient enfin la communauté internationale de ne pas prêter l’oreille aux discours alarmistes que tenaient les responsables de certaines communautés religieuses. Contrairement à ce que ceux-ci affirmaient, leur mouvement n’était pas sectaire mais politique.
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