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    You are at:Home»Inextricable territorialisation du « Douaire de Byzance » …

    Inextricable territorialisation du « Douaire de Byzance » …

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    By Sarah Akel on 18 juillet 2011 Non classé

    Bède le Vénérable (637-735), moine et historien anglais, écrivait jadis : « Quand Rome s’écroulera, le monde entier s’écroulera ». Ce faisant, il voulait dire que le jour où la « Ville-Urbs-Polis » ne sera plus, toute forme de civilisation disparaîtra et le monde risque de retourner à l’état de barbarie. En effet, le fondement de l’unité politique est d’abord un espace urbain avant d’être un territoire identitaire. La bataille du territoire contre la ville est l’enjeu par excellence des bouleversements actuels que connaît le Levant arabe.

    Récemment, un événement anodin est passé inaperçu au regard des observateurs les mieux avertis. Des notables, relevant de la juridiction Roum-Orthodoxe du Patriarcat d’Antioche, ont créé une « Rencontre Orthodoxe » dont l’objectif affiché est de défendre les droits de cette communauté au Liban, c’est-à-dire le prorata de postes qui peuvent être affectés au sein de l’administration publique à des représentants de ce groupe confessionnel. Cette démarche fut apparemment cautionnée et bénie par certains prélats qui, par ailleurs, se déclarent des adversaires farouches de l’obsession identitaire dont ils accusent leurs rivaux catholiques-romains. De telles initiatives représentent un abandon d’une longue tradition antiochienne qui a su, vaille que vaille, maintenir le vieil héritage de l’universalité qui caractérise le « Douaire de Byzance », titre oriental de la romanitas méditerranéenne. En acceptant de s’inscrire dans la logique de l’identitaire communautarisé, les promoteurs de tels projets ignorent qu’ils mettent fin à deux millénaires d’un héritage antiochien dont ils ont été des témoins privilégiés. Face à un tel désarroi des arabo-chrétientés, on ne peut tirer qu’une seule conclusion : l’urbanité, comme pré-requis de la communauté politique, a cessé d’être l’enjeu d’un témoignage socioculturel. Les héritiers chrétiens du « Douaire de Byzance » sont tombés dans l’antithèse de leur propre tradition, la pire forme de communautarisme : la territorialisation des identités et l’identitarisation des territoires. Ils avaient su, jusque là, éviter de cultiver le particularisme confessionnel et de se transformer en une ethno-église, à l’instar d’autres juridictions de l’Orthodoxie ainsi que de la majorité des juridictions uniates. Ce n’est plus le cas aujourd’hui.

    La conviction que l’unité politique se fait par le territoire est une idée de Sieyès, théoricien de la révolution française. Faire admettre aux hommes politiques la primauté de la ville est une entreprise désespérée car les politiques ne s’occupent que du territoire. C’est la gangue boueuse des champs et des clôtures qui constitue l’assise de leur pouvoir et l’horizon étroit de leur pensée. Le principe d’urbanité leur demeure étranger. Confrontés à l’espace urbain, ils se le représentent automatiquement en termes de territoires où l’autorité peut s’exercer. Le génie urbain, l’intelligence immortelle de la cité échappera toujours à l’homme politique à moins que ce dernier ne soit un grand visionnaire.

    Maxime Rodinson considérait que la représentation des identités collectives des minorités religieuses de l’Orient, est très proche du concept de la nation tel qu’il fut compris en Europe au XIX°s. La plupart de ces groupes confessionnels (maronites, alaouites nosayris, chiites metoualis, druzes) vivent dans des espaces géographiques relativement compacts, ce qui a facilité la relation réciproque entre territoire et identité. Leur mode de vie traditionnel, a constitué un obstacle relatif à leur passage à l’urbanité comme porte d’entrée vers la citoyenneté au sein d’une communauté politique. Les chrétiens de rite byzantin, ne bénéficiant pas de cette compacité territoriale, sont demeurés relativement à l’écart de la territorialisation identitaire.

    Ces identités collectives, ainsi territorialisées, sont devenues génératrices de zones de haute conflictualité. Leur instrumentalisation par les intérêts «des autres» a transformé le Levant (et les Balkans) en une poudrière, dès l’affaiblissement du pouvoir régulateur central des sultans ottomans. La création de l’Etat d’Israël est venue exacerber leur aspiration identitaire. Cette soif de territoire ne peut être étanchée qu’au détriment de l’esprit urbain qui risquerait de diluer leurs identités collectives. Tel est le paramètre qui se lit en filigrane de la scission libanaise entre 14-Mars (ville) et 8-Mars (territoire). A une plus grande échelle, c’est ce qui se joue en Syrie et qui donne au soulèvement du peuple syrien une dimension que n’ont pas les soulèvements dans d’autres pays de la région. Le régime de Damas et ses alliés minoritaires-identitaires syro-libanais réfléchissent en termes d’enclos territoriaux, géographiques et/ou sociaux, où le particularisme ne peut survivre qu’au sein d’une hypothétique alliance des minorités. Curieusement, un tel fantasme les rend absolument imperméables à toute forme d’intelligence politique.

    En face, l’insurrection se révèle être un phénomène urbain. Ce sont les villes qui se soulèvent pour réclamer l’instauration d’un ordre nouveau, celui de la communauté politique. Les insurgés sont, en majorité, des musulmans sunnites. Ce sunnisme urbain, éclairé et acceptant le défi de la modernité, est lui aussi l’héritier du « Douaire de Byzance ». Libéré du piège nationaliste arabe, refusant la tyrannie, c’est lui qui souhaite casser l’ordre ancien et qui se révèle être porteur d’un projet nouveau, à savoir la construction d’une communauté politique fondée sur la citoyenneté.

    Ce courant devra obligatoirement affronter, demain, tous les communautarismes : tant le radicalisme islamiste que le particularisme minoritaire. En ignorant ce courant éclairé, en ne voyant en lui qu’un autre faciès de l’islamisme salafiste, les héritiers chrétiens du « Douaire de Byzance » font malheureusement le choix de la tribu contre la communauté politique. Ils ne veulent pas devenir membres de cette dernière et préfèrent, comme leurs ancêtres Dhimmis, demeurer les organes d’un corps compact et vivre au sein d’enclos étanches, dominés par des notables féodaux et un ordre social immuable. Tel se révèle être leur suicide culturel ; il est chose assez rare pour ne pas être relevée.

    acourban@gmail.com

    * Beyrouth

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