Beirut- Des sources proches de M. Walid Joumblatt rapportent qu’il n’est pas très optimiste quant à sa visite à Damas mais sans préciser les raisons de son pessimisme. D’autre part, des sources à Beyrouth indiquent que Damas n’est pas prêt à recevoir Joumblatt et que tout ce qui a été annoncé jusque-là n’est en vérité qu’une position syrienne ambiguë qui peut être interprété d’une façon ou d’une autre.
Les mêmes sources expliquent que Damas, suite à l’intervention du ministre turc des affaires étrangères, avait autorisé Hezbollah à annoncer l’intention de la Syrie de recevoir Joumblatt mais sans fournir de garanties et encore moins une date pour cette visite.
Dans le même contexte, des sources libanaises affirment que l’agenda Syrien concernant Joumblatt est très lié à l’enquête sur l’assassinat de Hariri. Selon ces mêmes sources, la Syrie reste très inquiète quant au prochain acte d’accusation, étant donné qu’il ne possède pas d’informations directes sur l’enquête en cours. Malgré les rumeurs indiquant que la Syrie était prête à signer des protocoles de coopération avec le Tribunal international, des observateurs affirment que les garanties données à Damas concernant l’enquête se limitent à la retarder pour quelques mois et n’inclus pas des garanties d’innocenter le régime Syrien de l’assassinat de Hariri.
D’autre part, il semble que le Hezbollah craint d’être mentionner directement dans l’acte d’accusation du Tribunal international. Hier, des sources proches du Hezbollah indiquent que les enquêteurs ont demandé à auditionner 11 membres du parti. Il semblerait que le Hezbollah n’ait pas accepté de livrer ses membres aux enquêteurs.
Néanmoins, il est certains que les enquêteurs internationaux ont auditionné le journaliste Talal Salman, le propriétaire du journal pro-syrien Al-Safir, et son frère Faissal Salman qui lui est écrit dans le journal de Hariri Al-Mustaqbal.
La grande question qui se pose actuellement à Beyrouth concerne l’attitude que va prendre le premier ministre Saad Hariri si le Hezbollah est mis en accusation, ce qui provoquera une crise majeure dans le pays.
Sauf si Hariri cèdera à une formule de Walid Joumblatt qui avait préconisé à Hariri de chercher la vérité et non pas la justice.
Le renversement du gouvernement de M. Saad Hariri est un des scénarios évoqués à Beyrouth en cas de mise en accusation du Hezbollah et de la Syrie par le Tribunal International. Scénario d’autant plus crédible que la défection de M. Walid Joumblatt a privé Saad Hariri de la majorité parlementaire.
Un nouveau gouvernement formé par les amis de la Syrie et du Hezbollah essaiera probablement de récuser les accords signés par le gouvernement de M. Fouad Sinioura avec le Tribubal International. Mais cela ouvrira grandes les portes de l’inconnu au Liban.
La campagne menée depuis quelques jours contre le Président Michel Sleiman l’invitant à démissionner peut être inscrit dans les préparatifs d’un tel scénario : le but de la campagne étant de neutraliser la présidence.