La députée libanaise suspecte Farid Bedjaoui de connivence avec des hauts dignitaires locaux qui ont fermé les yeux sur les cargaisons de carburant de qualité médiocre, qualifié par des experts, selon elle, de «déchets chimiques». Paula Yacoubian a indiqué que les nombreuses pannes dues à la mauvaise qualité de ce carburant n’ont étrangement pas été liées à la qualité douteuse du carburant importé d’Algérie suite aux analyses effectuées au Liban et qu’il a fallu que des échantillons soient envoyés aux Emirats arabes unis pour en révéler la teneur.
On ne sait pas pourquoi cette députée libanaise a choisi ce moment précis pour s’attaquer à la compagnie pétrolière nationale Sonatrach, alors que les faits remontent au milieu des années 2000, lorsque Chakib Khelil dirigeait le secteur d’une main de fer, avant qu’une grave affaire de détournement eût été découverte par l’ex-Département du renseignement et de la sécurité (DRS) et débouchât sur le limogeage de l’homme de confiance du président déchu, Abdelaziz Bouteflika, sans être jugé, cependant.
C’est par le Liban que l’affaire Sonatrach revient sur le devant de la scène, après que la justice algérienne a essayé de refermer le dossier en sacrifiant des fusibles et en épargnant les têtes pensantes. Le dossier a également défrayé la chronique judiciaire en Italie et aux Etats-Unis où la Securities & Exchange Commission, l’autorité financière fédérale américaine, a enfoncé l’ancien ministre et son bras droit dans l’affaire impliquant le groupe pétrolier italien Eni et sa filiale Saipem.
L’affaire Sonatrach est loin d’être enterrée, chaque jour apportant son lot de nouvelles révélations.
Les autorités algériennes vont-elles réagir aux graves accusations de la députée libanaises Paula Yacoubian qui porte atteinte à la réputation de tout le pays à travers cette nouvelle charge qui montre la compagnie pétrolière nationale comme une société ayant escroqué le Liban en lui fourguant des produits pétroliers ne répondant pas aux normes ?