Vous ne regrettez pas d’avoir présenté une théocratie qui pratique les lois de la charia dont la lapidation ? » Je pose cette question à un haut fonctionnaire démissionnaire du ministère des affaires étrangères de la République islamique qui a quitté sa retraite provinciale pour « voler à mon secours », selon ses dires !
Nous sommes à Téhéran à la fin du mois d’avril. C’est le troisième voyage légal que j’effectue dans mon pays natal, après trente ans d’exil. La troisième fois donc que je prends le risque de rentrer au pays sans garantie de pouvoir ressortir. Et la première fois que, aussitôt passé la douane, un lebass chakhssi (agent de renseignement en civil) du bureau de la présidence a confisqué mon passeport.
Lors de mon premier voyage, en décembre 2006, j’avais eu droit aux interrogatoires, assez courtois, émaillés de tactiques d’intimidation et d’opérations de charme censés me faire comprendre qu’un « témoignage objectif » (entendre par là un livre en faveur de la République islamique !) faciliterait mes séjours ultérieurs au pays… »