Et ça me fait tout drôle, de m’adresser à ceux qui de facto ne me liront jamais….
Mais bon… Les non-dits sont aussi très néfastes au porteur.
De m’adresser à ceux là mêmes plongés dans un totalitarisme aux antipodes de la démocratie à laquelle notre pays a perpétuellement aspiré…
Mais bon aussi….
Et puis prise par l’élan, et parce que je suis très très très énervée de ce qui est arrivé aujourd’hui, j’ajouterai à l’intention de ces férus du «écoute seulement ce qu’on te dis, anone seulement ce qu’on te répète, ne comprend que ce qu’on t’inculque et suis moi » qu’ils font fausse route. Même s’ils sont convaincus les occuper toutes. Routes s’entend. Surtout qu’aujourd’hui, j’ai réalisé que ces disjonctés de la réalité persistent à signer leur arrêt de mort. Ce qui ne change en rien à l’activité de leurs neurones…
Vous comprenez. Qui n’avance pas recule….
Quand eux, sont tout simplement passés maîtres du « sur place ».
Voyez, je suis vraiment énervée.
Mais toujours bon.
Parce qu’on re- passe aux rues. Parce que pour occupés, ces espaces nationaux communs sont advenus propriétés privées d’une faction du peuple. Et il devient si naturel de camper en leur « beau milieu ». Comme ce jeune homme de 15 ans qui se plante là devant moi. En plein milieu d’un croisement. Face au portail principal de l’école respectable dont il sort. Là tout juste.
Sauf que je n’ai envie d’écraser personne moi. Et parce qu’il fait beau et parce qu’il fait soleil, et parce que l’atmosphère est à la tolérance, je ralentis. Et freine tout en douceur. Je ne veux surtout pas l’effrayer… Et j’attends. Et parce que ça aurait pu être mon fils. Et parce que l’erreur est humaine. Et parce qu’il va bien finir par remarquer la file de voitures qui attend patiemment la fin de ces élucubrations en plein milieu de la rue. Et il finit par remarquer l’attitude figée de ces copains avec qui il converse de l’autre coté, sur le trottoir. Se retourne. Marque reconnaissons le, un temps d’arrêt. Question verbiage, et me fixe. Immobile.
Je l’invite très maternelle, et parce qu’il aurait pu être mon enfant, oui je me répète, qui se trouve là par inadvertance, d’un geste de la main, à rejoindre ses interlocuteurs.
Que nenni !
Et il tape du pied ! Gueule qu’il ne bougera pas d’un pouce. M’intime de le survoler… Parce que j’ai préféré interpréter ce geste large et pas très élégant du bras en tant que tel. Au bout de cinq bonnes minutes, ayant bloqué naturellement toutes les routes d’Achrafieh, j’avance. Quitte à l’effleurer. Et comme je ne peux passer j’essaie de lui rappeler par le fenêtre et très doucement, sourire en prime et parce que ça aurait pu être mon enfant, qu’il est certains sens civiques à respecter.
Vlan ! Je reçois en plein tout ce que sans doute, l’école dont il sort n’a pas réussi à lui faire oublier….
Bravo messieurs Aoun, Nasrallah, et moult acolytes ! Bravo ! Pour l’exemple des rues. Auxquelles vous avez choisi d’appartenir. Et autant vous n’aurez de cesse d’y retourner, hélas elles ne vous appartiendront jamais… Aussi, juste que dans une suggestion pondérée face à vos moulins à vent, et parce qu’il est facile de critiquer sans proposer de solution, il serait bon d’envoyer paître ses ouailles là ou l’herbe pousse, non là où le peuple fait son beurre… Aussi peut être que vous leur rappellerez, et je ne doute pas que vous réussissiez haut la main, à vos circonscrits au palabre du contenant, que le sort d’un pays ne se joue pas à la fête foraine…. Ca écorche quand même ceux à qui ils vont bien finir par tendre la main. Finalement ce n’est pas à vous militaires stratèges, qu’il faut rappeler certaines portes de sortie.
Mais toujours bon… Encore et toujours…
Parce que messieurs qui pensez en avoir jeté le sort dans la rue, restez ancrés dans vos antres, conservez vous quoi. Heureusement qu’il en persiste qui crient à l’air libre. Quand ils ont tous arrosé cette terre de leur sang. Ceux là mêmes, soucieux des sommets eux. Cimes qui ont depuis toujours défini le Liban.