La réalité libanaise divise la société en deux : « Nous » et « eux ».
« Nous, c’est vous et moi, qui partageons dialecte, religion et usages.
Nous sommes responsables les uns des autres, mais pas d’eux.
Nous avons toujours été différents d’eux et nous ne leur devons rien.
Nous ne voulons pas d’eux sur notre territoire et nous nous fichons pas mal de ce qui se passe sur le leur.
C’est à peine si ce sont des êtres humains. »
Ce clivage xénophobe n’est sûrement pas le monopole d’une communauté à l’exclusion des autres.
Il devient prononcé au moment des grands tournants de l’histoire quand la peur s’installe et prend le dessus.
Cette xénophobie n’est pas seulement généralisée, elle provoque un mimétisme certain.
Chaque communauté se vante d’avoir ses brigands, ses voleurs…
Aucun voleur, aucun criminel ne sera jugé dans une communauté si la justice n’atteint pas les voleurs et les criminels de toutes les communautés.
Cette xénophobie qui provoque un mimétisme déclenche aussi un effondrement de l’échelle morale.
La corruption, le vol, la criminalité deviennent un mode de vie.
La politique pourrait avoir un effet remède ou bien thérapeutique à condition qu’elle représente un message d’avenir.
Le projet de l’avenir ne peut être que celui de la paix.
La paix entre les Libanais ainsi que la paix régionale,
La paix entre les sociétés arabes et leurs gouvernements,
La paix entre le monde arabe et l’Occident,
La paix entre Israël et les Arabes,
La paix entre les deux rives de la Méditerranée.
Choisissons la voie de Benoît XVI et œuvrons pour la levée des obstacles au pèlerinage vers Jérusalem.
Faisons de la paix notre projet d’avenir, notre mode de vie, dans une région où la violence hante nos esprits.
Le courage ne nous manque pas.
Le bruit de notre silence devient assourdissant !
*Farès Souhaid, ancien député