• Les récentes manifestations en Cisjordanie montrent que pour les Palestiniens les revendications sociales ne sont pas moins importantes que la création d’un Etat.
Un beau jour, lorsqu’on écrira l’histoire de la vie politique en Palestine, on s’arrêtera sur le phénomène des syndicats qui se battent depuis des années contre l’Autorité palestinienne. Peu importe que les motivations de leur combat soient en partie liées aux calculs politiciens entre factions ; l’important est qu’ils mettent les revendications sociales sur un pied d’égalité avec le discours nationaliste. Voici la nouveauté : l’occupation n’empêche pas l’existence de syndicats professionnels, ni le contrôle populaire des instances du pouvoir.La modernité politique naît quand la revendication sociale a la même légitimité que le discours nationaliste. Les pays qui ont été touchés par le “printemps arabe” ont tous vécu sous le régime de l’état d’urgence, où le discours nationaliste a étouffé les revendications sociales. Etant donné que l’élite au pouvoir a le dernier mot pour définir le contenu du nationalisme, les Syriens n’avaient pas le droit de demander, par exemple, pourquoi leur pays était devenu une république héréditaire. Si quelqu’un commettait l’“outrage” de poser cette question, il se retrouvait en prison. La seule chose qu’on pouvait dire était que la Syrie était un “bastion de la résistance” [face à Israël].La “résistance” interdit-elle les élections honnêtes, la juste distribution des richesses et l’ouverture d’un cabinet d’ophtalmologie pour le fils de Hafez El-Assad ? [Bachar El-Assad avait étudié l’ophtalmologie à Londres avant d’être rappelé à Damas pour se préparer à la succession de son père.] Le même genre de question se pose pour ce qui est de l’Egypte, de la Libye, de l’Irak, du Yémen, etc. Mais revenons à notre sujet. Personne ne peut jouir d’impunité sous prétexte de nationalisme, quel que soit le contenu que l’on donne à ce mot. Même dans une armée, les chefs sont jugés s’ils commettent des erreurs graves. Et les chefs palestiniens, combien d’erreurs ont-ils commises ? Pourtant, ils n’ont jamais été jugés, parce que les Palestiniens eux aussi vivent sous le régime de l’état d’urgence, l’urgence nationale qui dure depuis soixante ans.Et l’Autorité palestinienne est de la même espèce que les autres régimes fondés sur le nationalisme arabe. Rares sont ceux, parmi l’élite politique palestinienne dominante, qui ont passé avec succès l’examen démocratique et qui ont été élus lors d’élections honnêtes. A partir de là, les manifestations contre la hausse des prix qui ont touché différentes villes de la Cisjordanie annoncent-elles un “printemps palestinien” ? Peut-être, à condition que les manifestants évitent de semer le chaos et de tomber dans des actes de violence. Le potentiel effrayant de violence qui existe dans nos pays est susceptible de gâcher n’importe quelle cause, si noble soit-elle.Il est possible de rouvrir le champ politique palestinien, verrouillé par les factions, mais uniquement à condition de renouer avec le syndicalisme indépendant, à la place des syndicats à la soviétique hérités des années 1960. De même faut-il réhabiliter l’idée de la justice sociale et de la juste distribution des – maigres – richesses dans les Territoires, les Territoires qui à certains égards ressemblent à ce qu’il est convenu d’appeler le Far West. Les récentes manifestations auront probablement pour résultat la formation de réseaux et de groupes de jeunes qui donneront un nouveau souffle à l’idée de justice sociale et renoueront avec les traditions de la gauche telle qu’elle existait avant d’être éclipsée par la montée de l’intégrisme et le désordre grandissant.
Traduit de l’arabe par Courrier International
حسن خضر: ربيع الفلسطينيين: المطلبي يُساوي الوطني ولا يقل عنه..!!
Palestine: Vers un printemps social
Every year one Arabic capital is cheson to be the capital of Arab culture and that capital will celebrate a yearlong until the beginning of a new year and another capital is cheson then the celebration move to the next cheson capital . Is the Quds an Arab capital?