Après une longue période d’égarement où il a été successivement conduit à renier son propre camp, à s’allier avec le principal pourfendeur de l’Etat et à « couvrir » les crimes récurrents d’un ex-tuteur aigri, Michel Aoun semble enfin avoir trouvé le chemin lui permettant de se dégager du dédale inextricable dans lequel il s’est engouffré.
Voyant ses chances s’amenuiser (ont-elles jamais existé ?) et pris subitement de panique à l’approche de l’échéance présidentielle, le voici qui tente le pari saugrenu de redorer son blason grâce à des « ouvertures » maladroites et désespérées à l’adresse du camp « souverainiste » qu’il a lâchement déserté.
Après avoir tonné tout son soûl, braillé toute sa rage et couvert de fange tous ceux qu’il essaie de courtiser aujourd’hui, il décide à brûle-pourpoint d’endosser l’habit œcuménique et s’en va prêcher les vertus de la réconciliation. À la bonne heure !
Mais il y a un hic. Car le Général ne redécouvre ses anciennes affinités que contraint et forcé. Pendant longtemps, il a attendu que sa candidature soit officiellement endossée par l’opposition, mais plus les jours passaient, plus il se rendait compte qu’il était en train de devenir le dindon de la farce des tractations en cours. À l’évidence, la « solution consensuelle » orchestrée par Berri procède d’une logique qui l’exclut d’emblée et par définition de la liste des heureux pressentis.
Le Patriarche, qui n’a jamais pu « blairer » les militaires, ne veut pas de lui. Il l’a déjà fait comprendre de mille et une manières. Les chancelleries occidentales le trouvent trop versatile, voire dangereux. Les Syriens veulent bien se servir de lui pour orchestrer le chaos, mais jamais comme remplaçant du pantin échoué à Baabda. Reste le Hezbollah ?
S’il est vrai que ce dernier ne peut décemment renier cet allié inespéré qui a assuré gratuitement et dans les moments les plus difficiles la couverture chrétienne indispensable à ses aventures divines, il ne peut pas, non plus, le soutenir ouvertement (il va quand même le faire) au risque de le « griller » définitivement en tant que candidat d’un parti « terroriste ».
De son côté, la majorité souhaiterait bien accueillir ce retour vers le bercail du Général prodigue, mais elle a de fortes raisons de douter de son mea-culpa de la vingt-cinquième heure. Michel Aoun s’est trop longtemps fourvoyé pour que ses « ouvertures » soient réellement prises au sérieux. S’il espère se refaire une virginité, il va bien falloir qu’il abandonne une fois pour toutes ses prétentions présidentielles et qu’il accepte volontiers le rôle de « grand électeur » qui lui revient de droit.
Le Général se voit ainsi pris dans son propre piège. L’alliance faite de bric et de broc qu’il s’est démené à construire pour soutenir ses rêves présidentiels s’avère être aujourd’hui son principal handicap !
Assoiffé et affamé, comme l’âne de Buridan, il doit décider entre le seau d’eau et la brassée de paille. Face à cette alternative douloureuse, l’indécision n’est pas permise. Pour l’âne, elle fût fatale. Pour lui, elle pourrait sonner le glas de son avenir politique.
Pauvre Michel qui voit s’écrouler ses châteaux en Espagne et qui, comme Pierrette, se voit obligé de faire ses adieux au veau, à la vache, et au cochon !
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Michel Aoun face au choix de Buridan
C’est bien dit,jesuis d’accord.
Le general Aoun a perdu le pot et le lait,d’ailleurs c’est ce qu’il merite..