Ses promoteurs l’ont pompeusement appelée «l’Armée du peuple» (Jaych al-Chaabi). Elle est composée de cinquante mille hommes environ, des Syriens pour la plupart, issus des minorités chiite, comme les Iraniens, ou alaouite, comme le président Bachar el-Assad, que tous ces supplétifs ont pour objectif immédiat de protéger face aux rebelles sunnites, qui cherchent à renverser le pouvoir à Damas.
Ces combattants ont été choisis parmi les Comités de défense populaire ou les chabihas, ces milices engagées aux côtés d’une armée qui ne peut plus combattre tous les fronts de la rébellion en même temps. Les meilleurs ont été entraînés par des membres du Hezbollah libanais et de la Force al-Qods, la branche extérieure des gardiens de la révolution iranienne, de plus en plus présents en Syrie pour soutenir Assad.
Cette «Armée du peuple» est apparue sur les radars américains en août dernier. Leon Panetta, secrétaire à la Défense, faisait état de signes indiquant «que l’Iran cherche à développer et entraîner une milice à l’intérieur de la Syrie pour combattre en son nom». Un mois après, le patron des gardiens de la révolution, le général Mohammad Ali Jafari, affirmait au cours d’une conférence de presse que son allié syrien «n’a pas besoin de soutien extérieur pour préserver la sécurité en Syrie, puisqu’il y a 50 000 hommes qui luttent à ses côtés au sein de l’Armée du peuple».