Si nous n’arrivons pas à vaincre le terrorisme islamiste, c’est parce que nous commettons trois erreurs.
La première erreur tient dans notre réaction immédiate, prisonnière du narcissisme médiatique et de la dictature de l’émotion. Là où nos adversaires ont des kalachnikovs, nous avons des bougies, des hashtags, des commémorations et des minutes de silence. Comprenons bien que la force des terroristes est d’utiliser les armes de l’Occident (État de droit, respect des libertés, nouvelles technologies, réseaux sociaux…) pour les retourner contre lui et que nos réactions émotionnelles ne font qu’exhiber notre impuissance et confirmer les terroristes dans l’idée de faiblesse qu’ils se font de nous.
Notre deuxième erreur est de tout miser sur une stratégie défensive qui vise à protéger les cibles potentielles. Après Mohamed Merah, nous avons protégé les synagogues et les écoles juives. Après l’attaque ratée de Sid Ahmed Ghlam contre une église à Villejuif le 19 avril 2015, nous avons protégé des églises. Après la tentative d’attentat du Thalys du 21 août 2015, nous avons envoyé les Chasseurs alpins dans les gares. Après le 14 juillet 2016 sanglant à Nice, nous parlons des camions. Mais ces propositions oublient que dans le combat entre la lance et le bouclier c’est toujours la lance qui finit par l’emporter. Le terrorisme est par nature polymorphe et opportuniste, pouvant frapper une infinité de cibles, que nous n’avons pas les moyens de toutes protéger. La bataille contre le terrorisme se gagne en amont. Faire patrouiller nos soldats dans les rues ne sert à rien, car ainsi ils sont vus sans rien voir alors que dans la lutte contre le terrorisme il faut au contraire voir sans être vu. Non seulement, cela gaspille des moyens financiers et humains qui pourraient être employés plus efficacement ailleurs, mais en plus cela fatigue inutilement nos soldats. Ces patrouilles se font au détriment du triptyque «entraînement-mission-repos». À cause de l’opération «Sentinelle», véritable ligne Maginot du XXIe siècle, nous avons dû rappeler une partie de nos soldats qui étaient engagés dans des opérations extérieures, où ils œuvraient pourtant à notre sécurité, rogner sur le temps d’entraînement de nos soldats (qui sont ainsi moins bien préparés), réduire leur temps de repos, auquel ils ont pourtant droit et qui les aide à être plus vigilants sur le terrain, réduisant le risque d’accidents ou de blessures.
Notre troisième erreur est de penser qu’une destruction de Daech au Moyen-Orient nous apporterait la sécurité. Certes, l’organisation a revendiqué et planifié certains attentats. Certes, certains terroristes islamistes étaient passés par la Syrie. Mais hélas, le nœud de la menace terroriste qui vise la France n’est pas en Syrie, mais en France même. Bien davantage qu’à Rakka, il est à Molenbeek et dans bon nombre d’autres villes belges et françaises. Il est illusoire de penser que si Daech disparaissait les attentats cesseraient. Il y a eu des attentats avant Daech, il y en aura après. La disparition de Daech ne signifiera pas la disparition de l’idéologie djihadiste. Ceux qui sont prêts à commettre des attentats les commettront simplement sous le drapeau d’une autre organisation. Le problème n’est pas tant l’organisation qui téléguide les terroristes islamistes vivant en France que leur haine de notre pays qui les pousse à accepter d’être ainsi téléguidés. Tant que l’islamisme prospérera chez nous, nous ne serons pas en sécurité.
Pour régler ce problème, il faut d’abord changer notre politique migratoire. Nous devons réduire, provisoirement mais massivement, l’immigration. Et ce, tant que toutes les personnes issues de l’immigration n’auront pas été correctement assimilées. Nous devons reprendre le contrôle de nos frontières, suspendre le regroupement familial, rétablir la double peine, lutter drastiquement contre l’immigration clandestine. Toute personne étrangère qui commet un acte de violence ou connaît un début de criminalisation doit être aussitôt expulsée. Réduisons le nombre d’immigrés légaux, choisissons ces immigrés légaux de façon à passer d’une immigration subie à une immigration réfléchie et à refuser ceux qui menacent notre sécurité et nos valeurs. À cela doit s’ajouter une politique active de codéveloppement avec les pays pauvres afin de leur permettre un développement économique, respectueux de l’environnement, créateur d’emplois et réducteur d’inégalités, de façon à réduire la tentation du départ. En parallèle, il faut faire reculer dans notre pays l’islamisme radical et ses capacités d’action. À court terme, cela implique de récupérer toutes les armes de guerre qui circulent clandestinement sur notre territoire. À moyen terme, nous devons démanteler toutes les cellules islamistes, arrêter les militants djihadistes, mettre à l’isolement complet les prisonniers radicalisés, fermer tous les lieux où se tiennent des prêches radicaux, expulser tous les islamistes étrangers, à commencer par les imams radicaux. Nous devons instiller un climat de peur chez ces militants.
À long terme, nous devons mettre en place des politiques assimilationnistes, remettre la discipline et la transmission des savoirs au cœur de l’école, refuser l’assistanat en matière sociale et le laxisme en matière judiciaire et réhabiliter le roman national. Il faut s’opposer avec fermeté à toutes les pressions communautaristes et à toutes les exigences des islamistes. Il faut réapprendre à aimer et faire aimer notre pays avec notre identité, nos valeurs, notre drapeau. L’excellent slogan «La France, tu l’aimes ou tu la quittes» doit être ici parfaitement assumé. Ce slogan s’oppose aussi bien à la situation actuelle qu’au racisme. Il s’oppose à la situation actuelle en affirmant que personne n’est obligé de venir en France et qu’on ne doit pas être accepté ici si l’on n’aime pas la France et si l’on ne respecte pas ses lois et ses mœurs, ce qui relève du plus élémentaire bon sens. Mais ce slogan s’oppose aussi à une vision raciste, car il ne croit pas à l’immigration zéro et affirme qu’être français n’est pas une question de sang, d’origine, de couleur de peau ou de religion, mais une question d’adhésion aux valeurs républicaines et d’amour pour notre pays.