Coïncidence ou non, le Sommet israélo-arabo-américain du Néguev a eu lieu hier, dimanche 27 mars, date anniversaire de l’Initiative de Paix Arabe avortée à Beyrouth en 2002. En présence de quatre ministres arabes, auxquels s’ajoute le secrétaire d’État américain Anthony Blinken, le sommet sans précédent pourrait ouvrir une nouvelle page de l’histoire tourmentée du Moyen-Orient.
Shafaf a demandé à deux éminents analystes israéliens de commenter l’événement :
Brig. Gen. Yosef Kuperwasser: La signification historique de la réunion des 6 ministres des Affaires étrangères réside dans le message clair que la nouvelle architecture du Moyen-Orient est un fait accompli!
L’emplacement et la large participation prouvent le rôle central d’Israël en tant qu’acteur régional principal qui peut compenser le vide créé par la décision américaine de s’éloigner du Moyen-Orient et de servir de facilitateur d’un accès significatif aux États-Unis qui peut être utilisé pour exprimer le mécontentement (Arabe) face à la politique de l’administration sur l’Iran. C’est un suivi du sommet de Sharm El Sheikh.
Cela ne signifie pas que tous les Arabes et Israël sont aussi préoccupés par l’Iran. Pour Israël et certains Arabes, c’est l’issue la plus importante, mais pour d’autres, c’est moins importante. La Jordanie ne participe pas, mais elle fait partie de ce groupe.
Dr. Nir Boms: Je crois que la réunion est certainement significative et potentiellement historique, car c’est un autre sommet, un premier du genre, qui cimente cette nouvelle relation, cette nouvelle alliance régionale. La présence du secrétaire Blinken signifie que les États-Unis sont toujours IN et qu’ils embrassent et soutiennent les accords d’Abraham. Cela est particulièrement important dans le contexte de la politique de Biden au Moyen-Orient et dans le contexte de l’accord iranien.
Malheureusement, nous avons vu le contrecoup sous la forme de l’attaque terroriste qui a eu lieu aujourd’hui en Israël.
Quant à la réunion de Sharm Sheikh, absolument ! La réunion de Sharm el Sheikh comprenait quelques engagements et a eu lieu après la récente percée avec la Turquie. Et, nous avons entendu parler d’une série de réunions sur divers profils qui ont lieu dans la région. Toutes les parties sont engagées les unes avec les autres et avec Israël. Toutes les parties sont engagées les unes avec les autres et avec Israël.
Je pense que les partis de la région regardent vraiment à l’extérieur, moins à l’intérieur et ils se rendent compte qu’ils doivent affirmer leur leadership et travailler ensemble face aux défis que nous avons tous.
Quant à (votre question sur) la Jordanie, je ne crois pas que la Jordanie ait été exclue. Je ne sais pas dans quelles circonstances cette composition particulière a eu lieu. Mais je pense que la Jordanie est plus sensible à la question palestinienne et a peut-être voulu être moins visible. Pourtant, je suis sûr que la Jordanie sera un partenaire.
Je suis également sûr que cette réunion enverra un message fort à l’Iran, mais également au secrétaire américain Blinker qui pourra le ramener directement chez lui.
*Brig. Gen. Yosef Kuperwasser est un ancien chef de la Division de la recherche de la Direction du renseignement militaire des Forces de défense israéliennes.
Dr. Nir Boms est chercheur au Centre Moshe Dayan de l’Université de Tel Aviv et au Centre international de lutte contre le terrorisme à Hertzliya.
Traduction par Chérine ELTAYEB