Ahmed Al-Asraoui et Mounir Al-Bitar, deux figures du Comité de coordination nationale pour les forces du changement démocratique (CCND), principal bloc d’opposants de l’intérieur, « ont été arrêtés par les autorités syriennes à la frontière avec le Liban », a affirmé Yehia Aziz, son secrétaire général.
Une centaine de représentants des principaux courants d’opposition et des groupes armés avaient annoncé, le 10 décembre en Arabie saoudite, leur accord pour des négociations avec le régime de Damas, en réclamant toutefois le départ du président Bachar Al-Assad au début d’une éventuelle période de transition.
Les Nations unies, qui ont adopté le 18 décembre une résolution pour un plan de paix en Syrie, espèrent que les pourparlers pourront s’ouvrir le 25 janvier à Genève. Waël Al-Halki, le premier ministre de la Syrie, a répété mercredi que le régime était prêt à y prendre part, même si le pouvoir a précisé plus tôt qu’il attendait de savoir quels groupes de l’opposition y participeraient.
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Une mesure qui « ruine » la résolution de l’ONU
Les deux figures de l’opposition arrêtées font partie de la Haute Commission de l’opposition, une instance formée à l’issue de la conférence de Riyad pour préparer ces négociations.
Selon M. Aziz, elles étaient en route pour l’Arabie saoudite, où elles devaient assister à une nouvelle réunion de la Haute Commission, et ont été transférées vers « un lieu inconnu » après leur interpellation. Il a dénoncé ces arrestations ; il estime que « l’on n’a pas recours à de tels procédés lorsque l’on souhaite une solution politique » au conflit.
« Cette mesure abusive va à l’encontre des efforts politiques de la communauté internationale et ruine la résolution du Conseil de sécurité [de l’Organisation des Nations unies] pour une solution politique négociée », a ajouté dans un communiqué le CCND, qui exige la « libération immédiate » d’Ahmed Al-Asraoui et de Mounir Al-Bitar.
Ces arrestations ont eu lieu moins d’une semaine après la mort de Zahrane Allouche dans un raid aérien revendiqué par le régime. Il était le chef du puissant groupe rebelle islamiste Djaïch Al-Islam, qui avait également participé à la réunion de Riyad.