Non ce n’est pas un « spoof » ni une parodie et encore moins une satire mais bel et bien la pub que passe en boucle OTV avec déférence ! Une « Shindler’s list » en odeur de sainteté revue et corrigée par le média audio-visuel du petit despote des républiques bananières qui a raté son examen de passage dans l’Histoire. En attendant la deuxième session et pour tempérer sa colère on lui offre de quoi nourrir sa mégalomanie en hypoglycémie tout en lavant en parallèle le cerveau (ou ce qui lui fait office) de son fan club déçu de voir sa star déchue. Maintenant que son rêve de régner en seigneur et maître sur le trône présidentiel devient de plus en plus improbable, on le pouponne, on lui redore son blason, on lui donne du punch, on lui booste son ego malmené, en un mot on dope ledit étalon qui s’est pris la bâche dans la gueule pour un futur Quinté Plus ! Son moral est au plus bas ? Soit ! En guise de lot de consolation on le propulse dans un spot mariné à la sauce mexicaine au sein d’une liste éclectique des grands de ce monde, reconnus universellement pour leur apport à l’humanité, et dont il viendrait à la fin, en bonne pièce rapportée, clôturer sur un bémol hilarant la série . On croirait rêver, mais OTV l’a fait ! Et que personne ne soit étonné de voir bientôt circuler sur le marché des médailles à son effigie ou de précieuses reliques à manier avec précaution. Parce que si après tout ce tapage médiatique démesuré les stigmates de Michel Aoun ne se mettent pas à suinter et si des guérisons miraculeuses ne voient pas le jour un peu partout au Liban, c’est qu’il y a eu supercherie ou erreur frauduleuse sur la marchandise. La pub a promis, la pub doit délivrer, même au compte-goutte, quelques eaux bénies. Quand on côtoie Jean-Paul II et Mère Teresa, tout devient possible. Le miracle ultime serait –ironie du sort- que Michel Aoun soit le premier bénéficiaire de ses nouveaux pouvoirs magiques : qu’il revienne à la raison et reprenne sa place parmi le plus commun des mortels. Mais la déraison du plus faible est toujours la meilleure. Alors fabulez, appuyez sur la touche mégalo haute fréquence et sombrez dans le délire schizophrénique mégalomaniaque collectif. Cela s’appelle une décompression post-électorale aigue. Oui, c’est bien plus délicat à soigner qu’une allergie aux acariens. Ce sont des cas désespérés. Des moribonds de la pensée saine. Ni fleurs, ni couronnes.