CE QU’ON SAIT :
L’opération
Dans le cadre de l’enquête sur les attentats du 13 novembre, un assaut a été donné à partir de 4 h 20 mercredi 18 novembre, dans un appartement situé rue Corbillon et sur le boulevard Carnot, à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), au nord de Paris. L’opération, menée par le RAID et la BRI, et impliquant 110 policiers au total, s’est terminée peu après 11 h 45.
La cible
Les enquêteurs recherchaient Abdelhamid Abaaoud, un djihadiste belge de 28 ans qui a rejoint les rangs de l’Etat islamique (EI) au début de l’année 2013, et qui pourrait être le coordinateur des attaques visant Paris et Saint-Denis. Début octobre, il avait alors été visé lors des frappes françaises menées sur Rakka, en Syrie, la capitale de l’Etat islamique.
On ignore s’il était présent à Saint-Denis.
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Le bilan
« Tous les terroristes sont neutralisés », a annoncé le porte-parole du gouvernement. Deux terroristes sont morts dans l’assaut, de source policière : une femme, retranchée dans l’appartement, qui a activé son gilet explosif, et un homme dont on ignore l’identité, touché par des projectiles et des grenades.
Cinq policiers du RAID ont subi des blessures légères, selon la police nationale. Une chienne d’assaut a également été tuée lors de l’opération.
Sept personnes ont été arrêtées et placées en garde à vue : six hommes et une femme, dont on ne connaît pas l’identité. Selon nos informations, il ne s’agit ni d’Abdelhamid Abaaoud ni de Salah Abdeslam, principal suspect recherché après les attentats. Selon le procureur de Paris, François Molins, l’un d’entre eux serait la personne qui a fourni l’appartement.
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Les origines de l’opération
Un téléphone, retrouvé dans une poubelle à proximité du Bataclan et utilisé par les terroristes vendredi, aurait orienté les enquêteurs. L’exploitation de l’appareil a « permis d’obtenir des éléments qui pouvaient laisser penser que le dénommé Abaaoud était susceptible de se retrouver dans un appartement conspiratif à Saint-Denis », selon le procureur de Paris.
Il contenait un SMS, envoyé à 21 h 42, juste avant l’attaque de la salle de spectacle, disant « On est parti on commence ». La recherche de géolocalisation aurait mené à un point de chute du commando dans un appartement de résidence hôtelière loué au nom de Salah Abdeslam, Alfortville (Val-de-Marne). Le propriétaire du téléphone y était passé avant les attaques de vendredi.
Le logement d’Alfortville a été perquisitionné par les enquêteurs, de même qu’un deuxième site, un pavillon de Bobigny (Seine-Saint-Denis), loué par Brahim Abdeslam, du 10 au 17 novembre.
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Les conséquences à Saint-Denis
Les transports en commun ont été perturbés par l’assaut. Le trafic des lignes 5 et 13 du métro a été interrompu après la découverte d’un colis suspect, ainsi que plusieurs lignes de bus. De nombreux bâtiments publics sont restés fermés mercredi à Saint-Denis (crèches, écoles…). Retrouvez la liste sur le site de la mairie de Saint-Denis.
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LES INTERROGATIONS
Le sort d’Abaaoud
Aucun élément ne confirme que la cible de l’opération, Abdelhamid Abaaoud, était bien présent mercredi 18 novembre sur le lieu de l’assaut de Saint-Denis. Le procureur n’a pas indiqué s’il faisait partie des personnes tuées. Selon nos informations, il ne se trouve pas parmi les sept personnes interpellées.
La localisation de Salah Abdeslam
Salah Abdeslam est en fuite depuis les attentats de vendredi. Il avait été incarcéré en 2010 avec Abdelhamid Abaaoud en Belgique pour braquage. Son frère Brahim Abdeslam s’est faitexploser dans un bar boulevard Voltaire.
Les deux Belges qui sont venus le chercher à Paris ont été placés sous mandat d’arrêt, lundi 16 novembre, pour « attentat terroriste » par la justice belge.
L’identification des derniers terroristes
Mercredi, toutes les gardes à vue de membres de l’entourage familial d’Ismaël Omar Mostefai et de Samy Amimour, deux des assaillants du Bataclan, ont été levées.
Le troisième assaillant de la salle de spectacle, tué à l’étage lors de l’assaut de la BRI, est toujours en cours d’identification, tout comme l’un des kamikazes du Stade de France.
Un appel à témoins a été lancé mardi soir, pour identifier un autre membre du commando de Saint-Denis. Un passeport syrien avait été retrouvé près de son corps. Le document, qui lui a servi à entrer en Europe via la Grèce, est un faux, mais la photo correspond bien au terroriste qui s’est fait tuer lors de l’attentat.