A l’initiative de Philippe Val, plus de 250 personnalités dénoncent « une épuration ethnique à bas bruit » dans un texte que publie Le Parisien.
Plus de 250 personnalités signent dimanche un « manifeste contre le nouvel antisémitisme » en France, dénonçant un « silence médiatique » et une « épuration ethnique à bas bruit » dans certains quartiers, dans Le Parisien. « Nous demandons que la lutte contre cette faillite démocratique qu’est l’antisémitisme devienne cause nationale avant qu’il ne soit trop tard. Avant que la France ne soit plus la France », souligne cet appel rédigé par Philippe Val, l’ancien directeur de Charlie Hebdo.
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Le texte a été signé par de nombreuses personnalités de premier plan. A commencer par des politiques de tous bords.
Une liste de signataires éclectique
L’ancien Président Nicolas Sarkozy et sa femme Carla Bruni comptent ainsi parmi les signataires, mais aussi trois anciens Premiers ministres (Manuel Valls, Jean-Pierre Raffarin, Bernard Cazeneuve), des figures de gauche (Bertrand Delanoë) comme de droite (Laurent Wauquiez, Christian Estrosi, Eric Ciotti), ainsi que quelques marcheurs (Aurore Bergé).
Des icônes de la musique et du cinéma ont également signé le texte. Entre autres, Charles Aznavour, Pierre Arditi, Françoise Hardy, Gérard Depardieu, Michel Jonasz ou encore Renaud. Des intellectuels et auteurs tels qu’Elisabeth Badinter, Bernard-Henri Lévy, Alain Finkielkraut ou encore Eric-Emmanuel Schmitt ou Laure Adler complètent la liste aux côtés de personnalités du monde des médias (Michel Drucker, la nouvelle patronne de Radio France Sibyle Veil, Marc-Olivier Fogiel) ou des patrons (François Pinault, Xavier Niel). Enfin, des responsables de toutes les religions, de Mgr Joseph Doré à l’imam Aliou Gassama, en passant par le Grand Rabbin de France Haïm Korsia.
Un appel aux autorités théologiques musulmanes
« Dans notre histoire récente, onze Juifs viennent d’être assassinés – et certains torturés – parce que Juifs par des islamistes radicaux », écrivent-ils, en référence à l’assassinat d’Ilan Halimi en 2006, la tuerie dans une école juive de Toulouse en 2012, de l’attaque de l’Hyper Cacher en 2015, de la mort par défenestration à Paris de Sarah Halimi en 2017 et, récemment, du meurtre d’une octogénaire dans la capitale, Mireille Knoll. « Les Français juifs ont 25 fois plus de risques d’être agressés que leurs concitoyens musulmans », lit-on dans ce manifeste.
« Dix pour cent des citoyens juifs d’Ile de France – c’est-à-dire environ 50.000 personnes [Le chiffre est sans doute plus bas puisqu’il n’y a que 250.000 juifs en Île-de-France, NDLR] – ont récemment été contraints de déménager parce qu’ils n’étaient plus en sécurité dans certaines cités et parce que leurs enfants ne pouvaient plus fréquenter l’école de la République. Il s’agit d’une épuration ethnique à bas bruit au pays d’Emile Zola et de Clemenceau », selon ce manifeste.
Ciblant principalement ce « nouvel antisémitisme », les signataires demandent « que les versets du Coran appelant au meurtre et au châtiment des juifs, des chrétiens et des incroyants soient frappés de caducité par les autorités théologiques, comme le furent les incohérences de la Bible et l’antisémitisme catholique aboli par (le concile) Vatican II, afin qu’aucun croyant ne puisse s’appuyer sur un texte sacré pour commettre un crime ». Et d’affirmer : « Nous attendons de l’islam de France qu’il ouvre la voie. »