Par Arthur Berdah
LE SCAN POLITIQUE/VIDÉO – Invité de RMC/BFM TV, le député LR de la Marne et porte-parole du candidat à la primaire à droite, Benoist Apparu, a dit souhaiter «un grand débat public entre l’État français et cette religion».
L’enchaînement des attentats n’aura pas raison de leur concept «d’identité heureuse». Après la surenchère sécuritaire à laquelle s’est livrée la droite au lendemain de la terrible attaque terroriste de Nice, le camp Juppé – qui y a largement participé – semble vouloir désormais entrer dans une phase d’apaisement. C’est en tout cas ce qu’a laissé entendre le député-maire les Républicains (LR) de Châlons-en-Champagne (Marne) et porte-parole du candidat à la primaire, Benoist Apparu, invité de RMC/BFM TV ce mardi matin.
Revenant sur les polémiques politiques nées dès le 14 juillet au soir, le parlementaire a d’abord jugé que celles-ci n’étaient «pas saines». «Il y a des mauvaises choses, on le voit dans le débat public qui n’est pas à la hauteur des enjeux (…). Mais nous avons tout en notre pouvoir pour pouvoir nous en sortir», espère-t-il. Pour ce faire, l’élu juge ainsi nécessaire de «retrouver le goût d’être Français (et insuffler) un nouveau patriotisme en France», sans pour autant «se tromper d’ennemi» en confondant Daech et l’islam.
Toutefois, bien qu’il dénonce l’État islamique comme étant une «pseudo-religion qui n’a strictement rien à voir avec l’islam», Benoist Apparu juge utile de se pencher sur la question de l’intégration de l’islam à la République. «L’idée c’est de se dire qu’il y a des valeurs non-négociables, intangibles: les trois mots de notre devise, la laïcité, l’égalite homme-femme… Et ça, il n’y a pas de discussion possible. C’est comme ça, et ceux qui ne sont pas d’accord, tant pis pour eux. On l’impose à tout le monde», a-t-il martelé.
Juppé «intéressé» mais pas encore acquis
Une fois toutes ces conditions remplies, l’édile juge «qu’on pourra enfin se poser des questions sur l’organisation de l’islam “en” France pour ensuite créer l’islam “de” France». «Ça peut passer par un grand débat public entre l’État et cette religion. Il y a un souvenir que j’aime beaucoup, c’est ce qui a été fait en 1807 par Napoléon, avec une autre religion: (il) a posé 12 questions d’une étonnante actualité aux Juifs de France. Il a réuni 72 grands dignitaires pour qu’ils répondent officiellement: “Est-ce que vous vous soumettez à la loi française par rapport aux lois religieuses?”», a-t-il notamment rappelé, en allusion au régime concordataire régissant le rapport entre l’État et les religions de 1801 à 1905 (date de séparation de l’Église et de l’État).
«Ça, ç’a été l’organisation du culte judaïque en France, ç’a été la création du Consistoire, et donc d’un clergé, d’une hiérarchie pour cette religion. Il faut arriver à créer une hiérarchie au sein de l’islam de France pour avoir des interlocuteurs du quotidien (…) (et) créer une concorde entre les uns et les autres», a-t-il encore détaillé. Contacté par Le Scan, le parlementaire assure que sa proposition «intéresse» Alain Juppé, même si celui-ci ne l’a «pour l’instant pas reprise pour argent comptant». Il se félicite par ailleurs que le maire LR de Tourcoing (Nord),Gérald Darmanin, s’en soit inspiré dans son Plaidoyer pour un Islam français.
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