Le Conseil local de la ville de Douma, qui échappe depuis le début de la révolution à l’autorité de l’Etat, a diffusé le 10 décembre au matin, un communiqué annonçant l’enlèvement, au cours de la nuit, de l’avocate Razan Zeïtouneh :
Ce communiqué se lit ainsi :
« En se réveillant, ce mardi 10 décembre 2013, la ville de Douma a eu la stupeur d’apprendre que le bureau du Centre de Documentation des Violations en Syrie avait été attaqué durant la nuit et que l’activiste Razan Zeïtouneh avait été arrêtée avec les membres de son équipe. Ensemble, ils avaient fait tout leur possible pour permettre à cette révolution de l’emporter. Ils avaient été emprisonnés à maintes reprises par ce régime injuste. Ils avaient choisi de partager nos conditions de vie d’assiégés, persuadés que l’action n’est sincère que lorsqu’elle se mène, non pas sur Internet, mais sur le terrain.
Nous, Conseil local de Douma, nous dénonçons et condamnons cet acte de traîtrise, oeuvre de couards, qui s’apparente aux méfaits du régime. Nous demandons à toutes les unités militaires et aux forces révolutionnaires présentes sur le terrain de suivre de près cette affaire, qui restera comme une marque d’opprobre pour l’ensemble de notre ville ».
Selon des activistes, l’auteur de l’enlèvement serait un ou plusieurs bataillons soupçonnés de travailler pour le régime, contre rétribution. Si tel est le cas, il se pourrait que la militante ait été – ou qu’elle soit à un moment ou un autre – remise aux services de renseignements. Activement recherchée, elle vivait dans la clandestinité, pour pouvoir continuer à témoigner, depuis plus de deux ans. Les membres de son équipe arrêtés en même temps qu’elle sont son mari, Wa’el Hamada, Samira al-Khalil, femme de l’activiste Yasin al-Hajj Saleh, et l’avocat Nazem al-Hamadi.