Foin des enquêtes et des preuves ! Au diable les déclarations outrées et les commisérations entortillées ! En un mot comme en plusieurs, un régime et un seul est à l’index, c’est celui d’un dictateur aux abois qui voit l’étau se resserrer autour de son cou et qui ne trouve d’autre moyen que la barbarie brute comme échappatoire.
Toutes les supputations sur l’auteur, les mobiles, les messages et autres considérations judiciaires ne sont que niaiseries et platitudes. Les vies fauchées par l’explosion des bus de Aïn Alak sont indubitablement de la responsabilité de la machine infernale « fraternelle » qui s’emploie depuis des décennies à broyer le Liban et les Libanais afin de mieux asseoir ou de restaurer sa domination.
À la veille de l’attentat, la presse libanaise annonçait avec une belle unanimité une « éclaircie » toute proche née d’un compromis entre l’Iran et l’Arabie Saoudite, encouragé par les Etats-Unis et la France. L’expédition soudaine de Amr Moussa à Damas n’était, selon cette même presse, qu’une formalité destinée à faire « avaler » ce compromis à la Syrie.
Cela était parfaitement compréhensible de la part des « spécialistes » de l’analyse politique qui s’accrochent à la moindre bribe d’espoir pour transformer leurs chimères en réalité. Et pourtant, Il faut réellement être frappé d’une rare cécité politique pour croire un seul instant à la possibilité d’un compromis avec un régime qui ne cesse de claironner à qui veut bien l’entendre que rien au Liban ne se fera sans une prise en compte de ses conditions.
Ces conditions sont claires. Elles ont été maintes fois exprimées ouvertement et sans détour : le régime syrien ne conçoit le Liban qu’à sa botte. Sans un Liban qui lui soit totalement inféodé, il se voit menacé d’étranglement et à terme, de mort certaine. En cela, il n’a absolument pas tort ! Mais ce qu’il veut aujourd’hui et avant toute chose, c’est d’empêcher la création du tribunal international.
D’où les assassinats et les attentats à répétition, soit pour intimider, ou bien pour faire comprendre à ceux qui s’obstinent à lui dénier son « droit de tutelle » qu’il peut aller loin dans la sauvagerie et l’ignominie pour restaurer ses prérogatives.
L’apprenti dictateur n’avait-il pas annoncé du haut de la tribune de son Parlement fantoche qu’au Liban ce sera » la Syrie, ou le Chaos » ?
Pour ceux qui auraient le moindre doute, l’attentat de Aïn Alak fournit une preuve « éclatante » !