AFP
Un avocat libanais a demandé lundi à la justice d’engager une procédure notamment pour « génocide » contre le ministre syrien de l’Intérieur, Mohammad Ibrahim al-Chaar, hospitalisé à Beyrouth depuis mercredi après avoir été victime d’un attentat.
Me Tareq Shandab l’accuse d’avoir ordonné la mort de centaines de personnes à Tripoli, la capitale du Liban-nord, en 1986, alors qu’il était responsable des services de sécurité.
L’armée et les services de sécurité syriens ont fait la loi au Liban pendant près de 30 ans jusqu’à ce que les pressions internationales contraignent Damas à retirer ses troupes en 2005 après l’assassinat de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri.
Arrivé mercredi, M. Chaar est soigné à l’hôpital américain de Beyrouth, d’une blessure à l’épaule à la suite d’un attentat suicide à la voiture piégée et l’explosion de deux bombes contre son ministère. Cette attaque a été revendiquée par le Front jihadiste al-Nosra.
L’avocat a expliqué à l’AFP avoir demandé à la justice d’engager une « procédure contre M. Chaar pour génocide, nettoyage ethnique, assassinat politique et meurtres de responsables religieux et d’enfants en 1986 à Bab al-Tebbaneh », un quartier sunnite de Tripoli.
Les habitants de ce quartier accusent les miliciens proches de Damas d’avoir tué des centaines de personnes en décembre 1986. Le pays était à l’époque plongé dans une guerre civile, qui a fait 150.000 morts.
Dans le document déposé au tribunal et dont l’AFP a obtenu une copie, il est écrit: « Le 19 décembre 1986, l’accusé Mohammad Ibrahim al-Chaar, ses proches collaborateurs et ses complices libanais sont entrés dans le quartier de Bab al-Tebbaneh à Tripoli ».
« Ils ont tué et égorgé plus de 600 personnes dans ce quartier, y compris des dirigeants religieux, des enfants, des femmes et des hommes », poursuit le texte.