D’après le quotidien israélien Yediot Aharonot, le Premier ministre Ehoud Olmert aurait proposé un accord de paix à la Syrie, en échange de la rétrocession du plateau occupé par Israël depuis 1967. De son côté, l’ancien Premier ministre Benyamin Nétanyahou révèle avoir eu des discussions du même type avec l’ancien président syrien Hafez El-Assad.
Le Premier ministre Ehoud Olmert aurait récemment transmis un message secret au président syrien Bachar El-Assad, affirmant qu’Israël connaît le prix de la paix et serait prêt à le payer. Olmert aurait fait savoir au dirigeant syrien qu’Israël lui rendrait le plateau du Golan en échange d’un accord de paix global et d’une rupture de l’alliance entre Damas et Téhéran, ainsi qu’entre la Syrie et les groupes terroristes de la région.
Un haut responsable de Jérusalem précise qu’Assad n’a pas encore réagi à cette proposition. Pour sa part, le président américain George W. Bush aurait donné son feu vert à une relance du dialogue syro-israélien. Plusieurs messages auraient ensuite été envoyés à Assad, par le truchement de médiateurs allemands et turcs, pour souligner qu’Olmert comprenait qu' »un accord de paix avec la Syrie entraînerait le retour du plateau du Golan sous la souveraineté syrienne ».
Le Premier ministre aurait également fait état de sa volonté de concrétiser sa part de l’accord si Damas « renonçait progressivement à son alliance avec l’Iran, le Hezbollah et les organisations terroristes palestiniennes, et cessait de financer et de favoriser le terrorisme ». Pour l’heure, la Syrie n’a pas réagi, en dehors de vagues déclarations quant à son désir de reprendre les négociations.
La semaine dernière, Olmert a annoncé à son gouvernement qu’il n’excluait pas la possibilité de débattre de la question avec Assad et a appelé les ministres et les officiers de l’armée israélienne à ne pas se laisser happer par le tourbillon de « bavardages » incessants sur l’éventualité d’un conflit, ou de pourparlers de paix.
De son côté, le chef de l’opposition et ancien Premier ministre [de 1996 à 1999]Benyamin Nétanyahou a affirmé, lors d’une émission de radio [sur Radius 100 FM],que l’ancien président syrien, feu Hafez El-Assad [décédé en 2000], avait été prêt à céder le mont Hermon à Israël. Dans l’entretien, Nétanyahou décrit les négociations qui ont eu lieu par le biais de son messager Ron Lauder, et qui ont failli aboutir à un accord avec les Syriens.
« Hafez El-Assad a renoncé au mont Hermon, c’est une chose que les gens ne savent pas. Voilà ce que je lui ai dit : ‘J’ai une condition préalable, le mont Hermon.’ Il m’a demandé : ‘Pourquoi avez-vous besoin de cette condition préalable ?’ J’ai répondu : ‘Parce qu’il y a la menace de l’Iran.’ C’était en 1997 ou 1998. ‘L’Iran représente une menace, j’ai besoin d’avoir un œil sur l’Est.’ Il m’a donné le mont Hermon. Je dois avouer que cela m’a surpris, mais il m’a donné le mont Hermon, et j’étais ravi. »
Ron Lauder se serait rendu à Damas à plusieurs reprises au nom de Nétanyahou. Un document présenté au président syrien en 1998 prévoyait qu’Israël se retirerait du plateau du Golan jusqu’à la frontière internationale de 1923. Dans le passé, les proches de Nétanyahou ont nié avoir été prêts à se retirer du Golan.
Yediot Aharonot
http://www.courrierinternational.com/article.asp?obj_id=74750#
L’Etat hébreu prêt à se retirer des hauteurs du Golan
Les détails que le Yediot Aharonot évite sont potentiellement lourds de conséquences. Par exemple, en particulier, une partie du Mont Hermon est Libanaise.
J’ai discuté des détails de cet accord dans mon article de l’Orient Le-Jour de ce Samedi 2 Juin, intitulé; « Syrie-Israël-Liban: ‘parc de la paix’ et conflits sur l’eau ».