« Bienheureux les artisans de paix, ils seront appelés fils de Dieu » … C’est par ces paroles de l’Evangile que le ciel répondit à Ghassan Tueni lors des obsèques de son fils Gebran, odieusement assassiné en 2005. Le grand Ghassan, l’immense Ghassan s’était levé et avait dit : « notre mort est résurrection », puis il pardonna au nom de la paix civile de son Liban bien-aimé.
Tu es arrivé maintenant au terme du voyage cher Ghassan. Ton exil dans cette vallée de larmes est terminé. Te voilà maintenant rentré à la maison où toute ta famille t’attend : ton épouse et tes trois enfants entourés de la grande famille de tous les hommes de bonne volonté, de tous ceux qui mirent leur talent au service de la paix et de la réconciliation entre les hommes.
Aujourd’hui, le paradis est en fête. Aujourd’hui le chœur des anges fait silence pour t’écouter dans les salons de la Trinité et suivre ta conversation avec le Verbe, cette Parole éternelle que tu as révérée toute ta vie.
« Bienheureux les affligés, ils seront consolés ». Aujourd’hui tu reçois ta consolation. Tous les sages de l’humanité, de Socrate à Charles Malek s’inclinent profondément en te voyant passer pour te rendre à la rencontre de ce Christ Pantocrator que tu as révéré ta vie durant.
« Notre mort est résurrection », avais-tu dit au milieu de la cathédrale Saint-Georges de Beyrouth. Aujourd’hui tu es ressuscité en vertu de cette foi qui déplace les montagnes et qui était tienne.
Ghassan Tueni n’est plus. Une immense plainte de douleur traverse le Liban car ta noble figure était celle de ce Liban que tu as tant aimé.
Ghassan Tueni n’est plus. Le Liban a perdu un des plus grands symboles de sa mémoire collective.
Dors en paix maintenant, toi qui as tant souffert en gardant le sourire.
Dors du sommeil des justes toi qui, ta vie durant, fut écorché par les épreuves sans te plaindre.
Quand la mort ouvrit ses bras pour t’envelopper, elle trembla d’effroi car elle voyait sur ton noble visage ce sourire ineffable qui te caractérise. Elle fut éblouie par la lumière de la résurrection qui brille sur ton beau visage. La mort elle-même s’évapora comme fond la cire à la chaleur du feu, comme se dissipe la fumée.
Entre maintenant, cher Ghassan, dans la joie paisible de la Cité de Dieu.
acourban@gmail.com
* Beyrouth
vendredi 8 juin 2012
Hommage à Ghassan Tuéni
كان نهارا لبيروت ، نهار يخطف تكرارا كلما خطفت بيروت.اليوم سيضمك ثرى بيروت إلى أبد الأبدين . تعزية لبيروت و آل تويني و إخواننا الأرثوذكس و المطران عودة و لبقية اللبنانيين المتمسكين بلبنان وطنا نهائيا حرا سيدا مستقلا ديمقراطيا.