«Non à l’oppression», «Non aux assassinats», «Non au diktat des armes», disaient les pancartes brandies par la foule. Crédits photo : ANWAR AMRO/AFP
Une marée humaine a déferlé dimanche dans les rues de la capitale libanaise pour dénoncer l’arsenal que possède le mouvement chiite, mis en cause dans l’assassinat il y a six ans de l’ancien premier ministre Rafic Hariri.
«Le peuple veut faire tomber les armes», scandait la foule. Des dizaines de milliers de Libanais ont manifesté dimanche à Beyrouth contre l’arsenal du Hezbollah. Ils ont ainsi marqué le 6e anniversaire de la «Révolution du Cèdre» déclenchée après le meurtre de Rafic Hariri, dans lequel le puissant parti chiite s’attend à être mis en cause. La «Révolution du Cèdre» avait contraint la Syrie voisine de retirer ses troupes du pays après 30 ans de tutelle politique et militaire.
La foule s’est assemblée sous haute sécurité sur la place des Martyrs au centre-ville, brandissant des pancartes proclamant «Non à l’oppression», «Non aux assassinats», «Non au diktat des armes». Seul mouvement libanais à ne pas avoir déposé les armes après la guerre civile (1975-1990), le Hezbollah, qui prône la lutte contre Israël, estime que son arsenal est nécessaire pour défendre le pays, tandis que le camp Hariri estime que c’est l’Etat qui doit détenir le monopole des armes.
Ce rassemblement monstre répondait à un appel du premier ministre en exercice Saad Hariri, fils du dirigeant assassiné. En janvier dernier, le Hezbollah a fait tomber son cabinet le 12 janvier après avoir tenté en vain d’obtenir de lui de cesser toute coopération avec le tribunal de l’ONU, en charge d’enquêter sur le meurtre de son père. Vendredi, Saad Hariri a laissé entendre que le Hezbollah avait «peur» de la vérité sur l’assassinat de son père le 14 février 2005 à Beyrouth, affirmant que l’arsenal ne lui «servirait à rien face à la vérité».