Après son père, éconduit en 2002, la candidate d’extrême droite, en visite à Beyrouth, espère rencontrer les dirigeants du pays.
Enfin. Enfin, Marine Le Pen va rencontrer publiquement un chef d’Etat étranger en tant que présidente du Front national (FN). Depuis qu’elle a pris la tête du parti d’extrême droite, en 2011, la fille de Jean-Marie Le Pen a revivifié ses réseaux au niveau européen, mais elle peine à tisser sa toile en dehors du Vieux Continent, et à être reçue par des responsables en exercice – passage obligé pour tout postulant à l’Elysée.
Un manque que la députée européenne devrait pallier, lundi 20 et mardi 21 février, à l’occasion d’un déplacement au Liban au cours duquel elle devrait s’entretenir avec le président, Michel Aoun, et le premier ministre, Saad Hariri. Des rencontres sont également prévues avec le grand mufti du Liban et le patriarche maronite.
De source diplomatique libanaise, on explique recevoir Mme Le Pen comme l’ensemble des candidats qui en font la demande, à l’image d’Emmanuel Macron, venu sur place fin janvier. Pour autant, il n’est pas anodin que cette percée sur la scène internationale se fasse au pays du Cèdre. Le FN dispose de nombreux relais dans sa communauté chrétienne, des contacts hérités de la guerre civile (1975-1990). « Nous avons une tendresse particulière pour le Liban, et c’est réciproque, je pense », confie au Monde Jean-Marie Le Pen, qui évoque des « parallélismes idéologiques et politiques » avec les chrétiens libanais.
Engagement de jeunesse
Plusieurs responsables actuels du FN se sont impliqués – armes à la main ou pas – aux côtés des chrétiens durant le conflit inter-libanais, persuadés d’y défendre les valeurs de l’Occident contre « le terrorisme révolutionnaire islamique ». L’expression est de Thibault de la Tocnaye, conseiller régional de Provence-Alpes-Côte d’Azur et membre de la direction de campagne de Marine Le Pen, qui a participé aux combats de la guerre du Chouf, contre les druzes, en 1983-1984.
Un engagement de jeunesse qu’il compare sur son site officiel à la lutte contre l’organisation Etat islamique et qui lui vaut des contacts, aujourd’hui, au sein des Kataëb, l’une des formations de la droite chrétienne. « Cela fait sourire parce que les adversaires des chrétiens à l’époque étaient des buveurs de whisky, partisans de l’émancipation féminine », s’amuse le politologue franco-libanais Karim Emile Bitar.
Du temps de son exil en France, dans les années 1990, Michel Aoun, le champion de la cause chrétienne et du camp anti-syrien,…
LE MONDE