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    You are at:Home»Quand le mal somnole à l’ombre des bonnes oeuvres

    Quand le mal somnole à l’ombre des bonnes oeuvres

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    By Sarah Akel on 5 octobre 2012 Non classé

    Les turbulences récentes nées au sein de la communauté roum(grec)orthodoxe ne doivent laisser personne indifférent. L’Orthodoxie levantine est, en quelque sorte, le ventre mou de la présence chrétienne en Orient et, en cela, s’avère être très fragile et la plus propice des chrétientés orientales à servir de catalyseur aux lames de fond qui traversent les pays arabes.

    Traditionnellement, la chrétienté orthodoxe d’Antioche a toujours su préserver l’esprit d’universalité, d’indépendance et surtout de tolérance. Les « orthodoxes » ne forment pas un ensemble politique homogène car on les retrouve partout, de l’extrême gauche à l’extrême droite, au sein de mouvements nationalistes, libéraux ou socio-démocrates. Ils ne se sont jamais dotés de partis sectaires et n’ont jamais constitué de milices armées confessionnelles. Leur société, à majorité citadine, a toujours témoigné pour l’urbanité et la citoyenneté.

    La clé de compréhension de cette chrétienté particulière se trouve dans son mode de gouvernance. Le Patriarcat Orthodoxe d’Antioche et de tout l’Orient est une église autocéphale sans être pyramidale. Le pouvoir ne se concentre pas en son sommet, dans la personne d’un patriarche. L’Orthodoxie n’est point une pyramide comme l’Eglise Catholique mais un réseau de juridictions indépendantes au premier rang desquelles on trouve l’Eglise de Constantinople. Quant au Patriarcat d’Antioche, c’est un réseau d’éparchies présidées chacune par un évêque. Chacun de ces diocèses incarne le principe énoncé par St Ignace d’Antioche : « Là où est l’évêque, là est l’Eglise ». Ainsi, chaque évêque serait « pape » en son diocèse un peu à l’image de la pyramide de l’Eglise de Rome.

    C’est dans cette conception d’une structure réticulaire que réside la fragilité de cette juridiction et fait d’elle un « ventre mou » sur les plans administratif et politique. L’excès d’autonomie épiscopale entraîne que le pouvoir séculier de l’évêque soit, en quelque sorte, instrumentalisé par un pouvoir politique fort, en vertu de la doctrine orientale de la « symphonie des deux pouvoirs » qui s’oppose à la doctrine occidentale des « deux glaives ».

    Il n’y a donc pas lieu de s’étonner que l’ébranlement des pouvoirs politiques qu’entraînent les révoltes arabes puisse avoir d’importantes conséquences sur la vie séculière des chrétientés orientales. Dans l’univers catholique, la centralisation romaine joue le rôle de garde-fou pour absorber de tels chocs avec une efficacité relative. Au sein de l’Orthodoxie antiochienne, cette fonction de régulation est en principe exercée par le synode des évêques. En pratique, vu la réalité sur le terrain et vu la nature du régime en place à Damas, siège du patriarche d’Antioche, cette fonction de régulation prête le flanc aux ingérences diverses du pouvoir despotique.

    On comprend mieux le pourquoi des démonstrations d’un orthodoxisme exacerbé, qui pointent toutes vers une lacune dans la gouvernance séculière des sociétés orthodoxes, surtout au Liban. C’est dans ce cadre qu’il faut placer la constitution de mouvements comme le « Rassemblement » de M. Elie Ferzli, dit « orthodoxe », et qui a concocté un projet de loi électorale qui reflète l’état de délitement, de désarroi profond et de délabrement avancé que présente l’imaginaire des chrétientés orientales sans exception. C’est pourquoi, les turbulences « orthodoxes » sont révélatrices d’un malaise beaucoup plus général qui s’est manifesté lors de la visite de Benoît XVI. Alors que le Pape n’a fait que parler de la personne humaine et de sa valeur individuelle éminente, ses interlocuteurs catholiques n’ont cessé de parler du groupe, de son identité historique et des menaces fantasmatiques qui pèseraient sur elle. On comprend que les crispations « orthodoxes », favorablement accueillies par la Russie, puissent trouver une oreille favorable chez les juridictions catholiques orientales.

    Divers projets de gouvernance séculière de l’orthodoxie libanaise sont à l’étude actuellement mais pècheraient par leur côté, peu démocratique, de « conseil de notables ». Il est inutile d’évoquer les affaires lamentables des moines hirsutes, sortis du Moyen Age, qui tiennent un discours populiste contre les fantômes du passé dans l’unique but de créer un esprit de corps orthodoxe (assabiya) qui sert les intérêts de la Russie et de l’axe irano-syrien. Tout cela fait peine à voir.

    Le théologien orthodoxe Jean-Claude Larchet analyse dans L’Inconscient Spirituel l’aspect démoniaque des rêves de paradis terrestre. Analysant finement la perversité liée à la quête du pouvoir, il montre l’incompatibilité totale entre les rêves de gloire terrestre et une authentique spiritualité.

    Quant au catholique Fabrice Hadjaj, auteur de La Foi des Démons, il montre grâce aux Pères de l’Eglise la perversité des approches terrestres de la révélation chrétienne. Beaucoup d’hommes de bonne foi se perdent, selon lui, dans la mesure où ils pensent avoir trouvé Dieu. Hadjaj nous plonge dans le lieu le plus sombre de l’humain, d’autant plus sombre qu’il se sert de l’éclat de la lumière pour épaissir les ténèbres. La perversité spirituelle n’est pas tant de vouloir le mal que de prétendre faire le bien, coûte que coûte, dans un élan de générosité qui, oubliant l’humilité, coïncide avec le sommet de l’orgueil.

    L’état actuel des juridictions ecclésiastiques de l’Orient révèle hélas une dimension immensément tragique, celle d’une perdition qui s’ouvre au cœur même de la chrétienté.

    acourban@gmail.com

    Chef du Département de Médecine et Humanités

    Faculté de Médecine

    Université Saint-Joseph

    Beyrouth – Liban

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