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    You are at:Home»Opinions»Le nouveau clergé dans la France du XXIe siècle
    Pierre Vermeren église en France

    Le nouveau clergé dans la France du XXIe siècle

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    By Pierre Vermeren on 24 décembre 2017 Opinions

    En cette veille de Noël, on aurait tort d’oublier que la France fut pendant plus de mille ans une société cléricale. On entend par là une société hiérarchisée, organisée par un principe d’autorité et de soumission à une norme centralisée, forgée, interprétée et diffusée par l’ensemble des clercs.

     

    Pour donner une idée des enjeux historiques afférents à cet héritage, mentionnons le fait qu’au XXe siècle, le communisme s’est développé et a pris racine dans les seules sociétés cléricales, qu’elles soient catholiques, orthodoxes, chiites, mandarinales ou juives. Les juifs du monde arabe, par exemple, ont été à l’origine de la fondation de partis communistes dans les pays du Maghreb et en Égypte. En revanche, nulle part, dans les sociétés protestantes, hindoues ou sunnites, le communisme ne s’est enraciné ni n’a pris le pouvoir. L’imprégnation cléricale n’est donc pas un phénomène à prendre à la légère, même si son empreinte et son étreinte se sont fortement relâchées sur les sociétés occidentales.

    Durant ce long millénaire clérical, l’Église de France a exercé un quasi-monopole dans la direction des consciences, tant auprès des classes dirigeantes que des sociétés rurales (soit 90 % de la population jusqu’au XVIIIe siècle, et près de la moitié jusqu’aux années 1950). La Révolution et la politique expresse de déchristianisation conduite par Paris à partir de 1793 sont loin d’avoir eu les effets escomptés. Ainsi, le clergé de France compte 220 000 clercs dans les années 1870, soit 50 000 de plus qu’en 1789, et encore 206 000 en 1962 (dont 41 000 prêtres). À cette date et depuis le XIXe siècle, la France est la première puissance missionnaire catholique du monde par le nombre de religieux expatriés (jusqu’à 70 % d’entre eux), illustration d’une des facettes de l’universalisme français.

    « On penserait à tort que les effets du cléricalisme

    se sont volatilisés d’un coup. Comment et où

    observer magistère?» les héritages de ce long

    La puissance du clergé a en revanche beaucoup diminué depuis les années 1960, tout comme celle du communisme d’ailleurs. Don Camillo et Peppone étaient devenus les deux faces d’une même médaille. Mais on penserait à tort que les effets du cléricalisme se sont volatilisés d’un coup, y compris dans notre société technologique, médiatique et de « communication ».

    Comment et où observer les héritages de ce long magistère ? Comment ont été redistribuées les fonctions cléricales : direction de conscience, magistère moral et spirituel, confession, éducation, soins aux malades, orphelins et pauvres ? Ou, dit autrement, où se nichent aujourd’hui les quelques centaines de milliers de Français qui auraient appartenu au clergé il y a cinquante, cent cinquante ou cinq cents ans ?

    Commençons par les fonctions sacramentelle et spirituelle, qui constituent le reliquat laissé au clergé traditionnel. Elles sont assurées par un clergé vieilli et réduit à 42 000 membres en 2015 (dont 10 % de prêtres étrangers). Mais cela reste assez considérable comparé par exemple aux 1 800 imams (à plus de 80 % étrangers). En fait, c’est l’ensemble des fonctions cléricales ou assimilées qui se sont effondrées dans les diverses confessions.

    Maintenant que l’immense majorité du peuple n’est plus haranguée en chair chaque dimanche, on peut estimer, une fois les intellectuels et les écrivains remis à leur juste et modeste place, que les journalistes, les polygraphes et tout un peuple de communicants, a pris le relais dans la fonction tribunitienne. La tendance s’effrite avec l’Internet, puisque chacun peut émettre des contenus pour tous, et d’abord pour soi. Mais les Français demeurent soucieux, en tant que vieilles ouailles, de savoir ce qu’il faut penser de la politique, de la famille, mais aussi des romans, des films et de l’art en général.

    « Ce clergé inversé exerce un magistère

    précédent» tout aussi normatif que le

    Un haut clergé de grands éditorialistes, dans les médias audiovisuels ou les magazines féminins, délivre chaque semaine son imprimatur (nihil obstat) sur telle ou telle oeuvre d’art – pour les films dans « Le masque et la plume » à l’heure des Complies, ou dans Télérama pour la majorité des enseignants. La mise à l’index, fréquente en cas de déviation hors des chemins balisés, est aussi efficace auprès de la bourgeoisie provinciale qu’elle le fut jadis Claude Lelouch en a fait l’expérience. Son cinéma est-il trop populaire pour être agréé ?

    Quant à la presse dite féminine, elle n’est pas avare de prescriptions morales d’un nouveau genre. Depuis quelques décennies, ses recommandations sont la figure inversée de ce que furent les prescriptions cléricales : le modèle des « bonnes soeurs » a été remplacé par le modèle des « femmes libérées ». Un exemple : à la promotion de l’abstinence jadis a succédé la promotion d’une sexualité affichée et militante, soutenue par une industrie toujours plus puissante. Ce clergé inversé exerce un magistère tout aussi normatif que le précédent.

    Les grandes fonctions sociales, enfin, ont été accaparées par l’État. La dîme en vigueur sous l’Ancien Régime, soit 10 % du PIB, a été captée par le corps médical et les hôpitaux (250 milliards d’euros, soit 350 fois le budget de l’Église aujourd’hui). Le soin des corps a supplanté celui des âmes, mais un nouveau haut clergé en tire toujours un substantiel profit matériel. Pour le remède des « âmes », psychologues, psychiatres et psychanalystes se meuvent avec aisance dans une société longtemps habituée à la confession. Leur rôle croissant dans la direction de conscience, y compris par revues, livres et presse interposés, est notable.

    Ces mêmes hôpitaux, encore peuplés de religieuses et d’infirmières en habit dans les années 1950, ont fait place à un personnel dévoué d’infirmières et d’agents civils – le plus souvent des femmes – qui travaillent en silence au bien de leur prochain. Leurs modestes salaires ne sont pas exempts d’une forme de gratuité. Enfin, les bonnes soeurs modernes s’incarnent plus que d’autres dans la figure de l’assistante sociale, chargée d’adoucir les maux très rudes d’une société qui ploie sous le joug d’une « modernisation » dure avec les faibles. Quant à la charité, rebaptisée solidarité, elle perpétue chaque hiver ses soupes populaires.

    Enfin, la fonction enseignante n’échappe pas non plus à sa tradition cléricale. Si les classes préparatoires sont toujours les petits séminaires des temps modernes, le corps enseignant demeure mû par une vive conscience morale : comment, sinon, accepter un travail consciencieux et solitaire, exercé dans des conditions bien plus difficiles que naguère, dans un milieu professionnel infantilisant, et pour des salaires relatifs divisés par deux en quarante ans ? Les professeurs sont d’anciens bons élèves, ayant (presque) fait voeu d’obéissance, et les établissements scolaires sont remplis de célibataires rangés qui ne sont pas sans évoquer les religieux et religieuses d’il y a peu.

    À n’en pas douter, la nouvelle France n’est pas encore exempte de son passé.

    * Ancien élève de l’École normale supérieure, agrégé et docteur en histoire, Pierre Vermeren est universitaire.

    LE FIGARO

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