La notoriété du cheikh Al-Nimr et la cascade de réactions provoquées par son exécution les ont relégués à l’arrière-plan de la scène médiatique. Pourtant, l’immense majorité des personnes exécutées en Arabie saoudite samedi 2 janvier n’étaient pas des dissidents chiites, mais des extrémistes sunnites.
La liste de 47 noms fournis par le ministère de l’intérieur saoudien comprend 43 condamnés en lien avec des attentats menés par Al-Qaida, il y a près de dix ans, dans le royaume, dont 41 Saoudiens, un Tchadien et un Egyptien. Parmi les personnes mises à mort figure Farès Al-Shuwail Al-Zahrani, le théoricien de la branche saoudienne de l’organisation fondée par Oussama Ben Laden. Sa capture, en 2004, avait constitué une importante victoire pour la monarchie, alors confrontée à une série d’attaques djihadistes, ciblant les compounds d’expatriés, les installations pétrolières et les bâtiments des services de sécurité.
Selon le chercheur français Stéphane Lacroix, spécialiste de l’Arabie saoudite, c’est la première fois que Riyad exécute un idéologue sunnite de cette envergure. Et selon les décomptes de l’organisation de défense des droits de l’homme Human Rights Watch, c’est aussi la première fois que des citoyens saoudiens sont exécutés dans leur pays, pour des actions de type djihadiste, depuis l’essor de l’organisation…