« La seule cause possible » du crash de l’Airbus 321-200 samedi 31 octobre dans le Sinaï, en Egypte, « est une action extérieure », a annoncé lundi 2 novembre un responsable de la compagnie aérienne russe Metrojet, Alexandre Smirnov. « Nous excluons une défaillance technique ou une erreur de pilotage », a-t-il ajouté, affirmant que « l’avion était en excellent état technique ».
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« L’avion était incontrôlable, il ne volait pas mais tombait »
« Tout porte à croire que dès le début de la catastrophe, l’équipage a perdu le contrôle total » de l’appareil, a dit M. Smirnov, et les pilotes n’ont pas « essayé d’entrer en contact radio » avec les contrôleurs aériens au sol.
« L’avion était incontrôlable, il ne volait pas mais tombait, et le passage d’une situation de vol à une situation de chute s’explique apparemment par le fait que l’avion a subi un dégât important de sa structure. »
Le vol 9268 à destination de Saint-Pétersbourg, parti de Charm El-Cheikh — une destination touristique prisée — comptait 224 occupants, sept membres d’équipage et 217 passagers. Aucun n’a survécu à l’accident, selon l’ambassade de Russie en Egypte. Le gouvernement égyptien a indiqué ce week-end que 214 des passagers étaient russes et trois ukrainiens.
Le directeur du Comité intergouvernemental d’aviation (MAK), Viktor Sorotchenko, avait affirmé dimanche 1er novembre que l’avion s’était disloqué dans les airs, ce qui explique que les débris soient éparpillés sur une zone de 20 km2. Le contact avec l’avion a été perdu vingt-trois minutes après son décollage, selon le site du journal égyptien Al Ahram.
Les autorités balayent les revendications de l’EI
L’hypothèse d’un attentat reste envisagée après la revendication de la branche égyptienne du groupe djihadiste Etat islamique (EI), qui a annoncé samedi avoir détruit l’avion en représailles aux bombardements russes en Syrie. Cette revendication « ne peut être considérée comme exacte », avait cependant commenté le ministre des transports russe. D’après lui, les autorités aériennes égyptiennes, avec qui il se trouvait « en contact étroit », ne disposaient à l’heure actuelle « d’aucune information qui confirmerait de telles insinuations ».
Selon l’expert Charles Lister, affilié au centre Brookings à Doha, le missile antiaérien le plus puissant dont dispose l’organisation Etat Islamique, le Manpads, a une portée maximale de 10 000 pieds, bien en deçà des 30 000 pieds d’altitude du vol 9268. L’EI n’aurait donc pas pu atteindre l’appareil.
Dès l’annonce de la catastrophe, les regards s’étaient également tournés vers Metrojet, une petite compagnie charter, la Russie ayant connu ces dernières années plusieurs accidents aériens impliquant de petites compagnies exploitant souvent peu d’avions. Une enquête a été ouverte concernant de possibles violations de la réglementation et des perquisitions menées dans ses locaux. Le bilan humain du crash aérien de ce samedi est le pire pour la Russie depuis vingt-cinq ans, où 167 catastrophes ont été recensées depuis 1991 par le site airdisaster.ru.