Les chiffres sont éloquents. Le 15 septembre 2011, soit six mois jour pour jour après le déclenchement du mouvement de protestation populaire en Syrie, la répression avait fait 761 morts à Homs, 594 à Daraa, 350 à Hama, 319 à Idlib, 182 à Lattaquié… En revanche, Hassaké et Qamichli, les deux principales villes de la Jazireh syrienne, n’avaient eu respectivement à déplorer la mort « que » de 7 et 5 manifestants.
Rapportés au nombre des décès enregistrés partout ailleurs, ces deux derniers chiffres paraissent étrangement bas. Même à Damas et Alep, des villes d’importance stratégique où les forces du régime sont déployées en masse, depuis janvier 2011, pour prévenir toute agitation, les pertes en vie humaines, respectivement 90 et 44, sont plus considérables. A Tartous aussi, siège d’un gouvernorat très largement acquis au pouvoir, d’où sont issus en majorité les cadres militaires et sécuritaires du régime. Pourtant, comme on l’a déjà souligné, les jeunes Syriens sont aussi nombreux dans la Jazireh que dans le reste du pays à sortir dans les rues, vendredi après vendredi, pour crier leur soif de liberté et de dignité avec les mêmes slogans, et pour manifester leur solidarité avec les martyrs tombés ailleurs.
La réponse à cette énigme est simple : si les victimes se comptent là en unités plutôt qu’en centaines, c’est uniquement parce que les autorités syriennes ont décidé de n’intervenir dans cette région qu’avec retenue et modération. Manifester, défiler dans les rues, réclamer la fin du régime, jeter à terre une statue de Hafez Al Assad ou lacérer une effigie de son successeur sont des initiatives lourdement sanctionnées, réprimées à coups de feu dans toute la Syrie. Dans la Jazireh, elles n’exposent généralement leurs auteurs qu’aux jets d’eau des camions de pompiers ou aux gaz lacrymogènes. Les moukhabarat, qui ont reçu pour consigne sur l’ensemble du territoire national, depuis la première heure, de faire étalage de la plus grande fermeté et de « terroriser les terroristes » pour les contraindre à quitter les rues et à remiser leurs désirs d’ouverture et de changement pacifique, font montre, dans ce gouvernorat et dans lui seul, d’une réserve et d’une prudence inconnues ailleurs en Syrie.
Elles s’expliquent par la nécessité dans laquelle Bachar Al Assad se trouve, depuis le début du soulèvement contre lui de sa population, de ménager la communauté kurde. Il en a donné la preuve dès sa première intervention publique, à la fin du mois de mars. Alors que le chef de l’Etat, ravi des manifestations d’allégeance qui lui étaient prodiguées par des députés choisis par ses services de renseignements et ne représentant personne, oubliait les circonstances dramatiques de son apparition, riait de ses bons mots et ignorait les promesses faites quelques jours plus tôt par sa conseillère politique et médiatique, il a offert aux Kurdes sa seule concession. Visiblement soucieux de prévenir la multiplication des fronts et la dispersion de ses troupes les plus loyales sur l’ensemble du pays, il a tenté d’acheter leur renoncement à apporter leur plein soutien à la contestation. Il leur a fait miroiter la restitution de la nationalité syrienne à un certain nombre d’entre eux, considérés et traités comme des « étrangers » dans leur propre pays depuis le référendum exceptionnel d’octobre 1962. Quelque temps plus tard, au début du mois de juin, Bachar Al Assad s’est efforcé d’attirer à Damas les leaders d’une douzaine de partis politiques kurdes, pour un entretien avec lui valant reconnaissance implicite de leurs organisations, dans une nouvelle tentative de s’assurer de leur neutralité dans le soulèvement en cours.
Ces initiatives n’ont pas été couronnées du succès attendu. Dans leur majorité, les Kurdes n’ont pas souhaité se désolidariser de leurs compatriotes arabes et renoncer à l’occasion historique qui se présentait à eux, comme à l’ensemble des Syriens, de renouer avec la démocratie dont ils étaient spoliés depuis près de cinq décennies. Ils ont donc continué de descendre dans les rues et d’apporter leur soutien moral à leurs frères arabes, confrontés ailleurs à une répression d’une sauvagerie jusqu’alors inconnue. Le porte-parole du Courant de l’Avenir Kurde en Syrie, Mechaal Tammo, assassiné le 7 octobre, a payé ce parti-pris de solidarité de sa vie. Mais, certains d’entre eux, profitant de la mobilisation du pouvoir et tirant parti du combat mené partout par les Syriens pour faire tomber le régime, ont estimé que le moment était propice à la réalisation d’une partie au moins de leurs ambitions et des aspirations spécifiques de leur communauté.
Privés par le traité de Lausanne de 1923 de l’Etat qui leur aurait permis de vivre ensemble sur un même territoire conformément à leurs us et coutumes, de se gérer eux-mêmes en s’exprimant dans leur propre langue et de conclure avec leur environnement régional les alliances diplomatiques répondant à leurs intérêts nationaux, les Kurdes de Syrie partagent avec leurs frère de Turquie, d’Irak et d’Iran, le même rêve : celui d’une entité – un véritable Etat pour les uns, une province autonome pour d’autres, une région autogérée dans le cadre d’un Etat fédéral ou confédéral pour quelques uns… – qui leur appartienne en propre. Ce que les Kurdes d’Irak sont parvenus à obtenir pour eux, à la faveur de la guerre de 2003, certains responsables kurdes syriens espèrent aujourd’hui l’obtenir en tirant partie de la faiblesse actuelle de Bachar Al Assad.
Leur stratégie consiste donc à laisser les membres de leur communauté qui le veulent participer au mouvement de contestation du pouvoir, mais sans jeter toute leur base populaire dans la révolution et sans aller eux-mêmes jusqu’à appeler ouvertement à la chute du régime. Il s’agit pour eux, en quelque sorte, de faire durer la situation présente le plus longtemps possible, afin de profiter de l’épuisement progressif des deux parties en présence et de la polarisation des esprits, aussi bien du côté du pouvoir que du côté de l’opposition, pour créer une nouvelle situation, un nouvel état de fait, sur lequel ils espèrent que le futur vainqueur, quel qu’il soit, n’aura ni le temps, ni les moyens, ni la volonté politique de revenir.
Le parti qui mène cette opération est le Parti de l’Union Démocratique (PYD), avatar syrien de l’ancien Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) d’Abdullah Öcalan, qui a hérité de l’irrédentisme farouche et de la suspicion de ce parti vis-à-vis des Turcs, des Arabes et des Iraniens. Il ne fait aucune confiance au pouvoir baathiste ou à ce qu’il en reste, qui a longtemps joué jadis la carte de la nuisance kurde contre la Turquie avant d’abandonner du jour au lendemain, en 1998, son dirigeant historique, et de laisser Ankara s’en emparer en échange d’une normalisation des relations entre les deux pays. Mais le PYD ne fait guère davantage confiance à l’opposition syrienne, dont les Kurdes de Syrie ont constaté à leurs dépens, en 2004, l’absence de solidarité et, pour tout dire, la relative indifférence au malheur kurde.
Pour avoir réagi, en mars de cette année-là, à des provocations de supporters majoritairement arabes du club de football de Deïr al Zor en visite à Qamichli, les partisans du club local, kurdes pour la plupart, avaient été en butte à de sévères représailles, dans le stade même puis dans l’ensemble de la ville. Les troubles, qui avaient bientôt gagné la totalité de la Jazireh, la région d’Alep et certains quartiers de Damas, avaient fait en quelques jours plusieurs dizaines de morts. Or, au lieu d’apporter aux Kurdes leur soutien et de saisir l’opportunité de cette première expression de refus du régime, les partis d’opposition avaient adopté une attitude de neutralité qui avait facilité la reprise en main par le pouvoir des villes révoltées.
Echaudé par ce précédent, le PYD voit un motif d’inquiétude supplémentaire dans les facilités depuis plusieurs mois fournies aux contestataires syriens par les Turcs. Il ne lui a pas échappé que les premiers congrès tenus par des opposants de l’intérieur et de l’extérieur en vue d’unifier leurs revendications et leur action se sont tenus en Turquie, à Istanbul (les 26 et 27 avril) puis à Antalya (du 31 mai au 3 juin). Il a noté que c’est à Istanbul encore que s’est réuni, le 16 juillet, le premier Congrès de Salut National pour la Syrie. Il a relevé que c’est depuis Ankara qu’a été annoncée la composition, le 29 août, d’un Conseil National de Transition. Il a encore observé que c’est à Istanbul qu’ont été rendues publiques, le 15 septembre et le 2 octobre, la première puis la seconde mouture du Conseil National Syrien… Or, si le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, son Parti de la Justice et du Développement et son gouvernement portent les espoirs d’une grande partie des Syriens, auxquels ils ont longtemps été les seuls à tendre la main et à offrir un asile, ils incarnent, pour les fidèles d’Abdullah Öcalan, l’ennemi héréditaire à combattre, sur lequel il faut continuer de faire pression pour obtenir la reconnaissance des droits des Kurdes de Turquie et la remise en liberté de leur leader charismatique.
Convaincu qu’en tout état de cause rien de positif ne proviendra pour lui de la Turquie, le PYD ne cesse de dénoncer le soutien apporté par les actuels dirigeants turcs à ceux qui partagent leur idéologie en Syrie, à savoir les Frères Musulmans et l’ensemble de la mouvance islamiste. Que l’AKP soit arrivé au pouvoir et s’y soit maintenu via des élections libres et démocratiques, qu’il n’ait aucun intérêt à mettre tous ses œufs dans le seul « panier islamiste », que les portes de la Turquie soient aujourd’hui ouvertes à tous et en direction de tous, et que la majorité des participants aux différents congrès accueillis en Turquie, s’ils ne sont pas des laïcs purs et durs, n’en sont pas moins favorables à un « Etat démocratique civil », autrement dit « laïc modéré », compte peu pour l’ex-PKK. Rien ni personne ne peut lui ôter de la tête que les responsables turcs ont un agenda caché et qu’ils travaillent en secret, en concertation avec les ennemis traditionnels du régime syrien que sont les Américains, les Israéliens et les Saoudiens, à la victoire en Syrie de leurs « clients islamistes ».
Depuis plusieurs mois, pour prévenir une telle éventualité qu’ils se refusent de préférer au renversement du régime actuel, couramment qualifié par eux de « raciste et chauvin », les responsables du PYD ont entrepris de mettre en place, dans la Jazireh d’abord, puis dans l’ensemble des régions kurdes, les bases de leur futur « entité ». Le signe le plus visible de leur émancipation a été l’ouverture, lors de la rentrée scolaire 2011, de plus d’une demi-douzaine d’écoles dans lesquelles des élèves kurdes reçoivent en langue kurde un enseignement spécifique. Comme un défi à l’autorité du gouvernement, le lever du drapeau kurde, dont la simple exhibition était naguère encore sanctionnée par des arrestations et des peines de prisons, y est accompagné chaque matin du chant de l’hymne national kurde. Dans trois villes importantes, Alep, Qamichli et Al-Malikiya, où les troupes folkloriques kurdes étaient l’an dernier encore la cible de campagnes particulièrement féroces, de la part d’un régime auquel l’unanimisme baathiste interdit de comprendre que la diversité ethnique est une richesse et non un appauvrissement, le PYD a également ouvert des Centres culturels kurdes.
Mais ce n’est pas tout. Depuis quelques semaines, sans dissimuler quoi que ce soit de ses intentions et de ses projets, l’ex-PKK a commencé à organiser des élections au niveau local, destinées à mettre en place, dans les municipalités des différentes régions à fort peuplement kurde, des « comités » de citoyens. Pour le moment sans mission particulière autre que celui de « se préparer », ces élus ont pour vocation, dans l’esprit du parti, de gérer bientôt les collectivités locales dont il escompte qu’elles lui reviendront au terme des prochaines élections municipales. Prévues selon les modalités de la nouvelle Loi de décentralisation, elles devraient se dérouler avant la fin de l’année en cours. Mieux encore, le PYD a procédé, durant le mois d’octobre, à des élections au futur « Conseil du Kurdistan occidental ». Composé de 300 représentants élus par la base, ce parlement aura pour mission, en application de la décentralisation… ou de l’autonomie à laquelle aboutira dans les faits l’incapacité du pouvoir syrien à reprendre la main dans la région, de gérer aux plans politique et économique les zones « conquises » par les Kurdes, dans le cadre d’un Etat fédéral ou confédéral. Quel que soit le nom qu’on lui donne, ce nouveau système ressemblera étrangement à celui aujourd’hui en vigueur dans le « Kurdistan du sud », c’est-à-dire dans le Kurdistan d’Irak.
Les manifestants et les opposants syriens, qui incitent régulièrement les habitants de la Jazireh à apporter à la révolution un soutien plus massif dans la rue, ont d’autres priorités que ce qui se trame ainsi. Ils ne veulent pas entrer dans des conflits marginaux qui les détourneraient de l’objectif sur lequel toutes leurs énergies sont mobilisées : la chute du régime de Bachar Al Assad et son remplacement par un système politique démocratique… au sein duquel les Kurdes, comme les autres minorités ethniques, bénéficieront de la reconnaissance de leurs droits spécifiques. Ils déplorent malgré tout, dans le jeu mené en coulisses par Mohammed Saleh Mouslim et ses camarades, qu’il permette au pouvoir d’avoir ailleurs les coudées franches et de concentrer ses militaires, ses moukhabarat et ses chabbiha contre certains lieux emblématiques de la contestation, Daraa hier, Lattaquié ensuite, Homs, Hama et Idlib à présent.
Les autres partis kurdes, qui, à la différence du PKK jadis et du PYD aujourd’hui, ont tenté pour la plupart de s’allier à l’opposition démocratique, que ce soit en adhérant et en prenant une part active à la Déclaration de Damas pour le Changement National Démocratique en Syrie, en 2005, ou en acceptant d’être représentés au sein du nouveau Conseil National Syrien, en 2011, doutent du caractère judicieux de ces initiatives. Ils redoutent deux choses. Ils craignent d’abord que les Kurdes aient à assumer collectivement la stratégie du PYD, que ce soit face au régime syrien, si celui-ci sort victorieux de l’épreuve, ou face aux nouveaux dirigeants de la Syrie, dont la lutte aura été rendue à la fois plus longue et plus coûteuse en vies humaines par le manque d’engagement du PYD dans la révolution. Ils s’inquiètent aussi, et peut-être surtout, d’être victimes, dans un Kurdistan occidental dominé par l’ancien PKK, des pratiques d’un parti dont la démocratie interne n’a jamais été le point fort, et qui pourrait chercher à s’attribuer dans la nouvelle entité, comme le Parti Baath dans la Syrie de Hafez puis de Bachar Al Assad, le rôle de « parti dirigeant de l’Etat et de la société ». Les heurts intervenus à Qamichli vendredi dernier 28 octobre, « Vendredi de l’embargo aérien », entre des partisans du PYD et des membres kurdes des Comités Locaux de Coordination semblent leur donner raison. Ils ont été provoqués par l’obstination des premiers, qui avaient brillé par leur absence des manifestations au cours des mois écoulés, à arborer une banderole considérée par les seconds mal venue, sur laquelle figuraient les mots : « Le Conseil National Kurde est le représentant légitime du peuple kurde en Syrie ».
A la surprise générale, le régime syrien, champion autoproclamé du nationalisme arabe le plus sourcilleux, paraît non seulement accepter ce qui se prépare, mais semble également enclin à faciliter son bon aboutissement. Les détenteurs de l’autorité civile, militaire et sécuritaire dans la Jazireh n’avaient jamais manifesté jusqu’ici la moindre mansuétude, ni avec ceux qui affichaient des signes extérieurs de particularisme ethnique ou religieux, ni avec ceux qui paraissaient vouloir contester leur pouvoir. Or, ils affectent aujourd’hui de ne rien voir du projet qu’ils auraient naguère qualifié de « séparatiste », qui se met en place sous leurs yeux. Ils n’agissent pas ainsi de gaité de cœur. Mais ils se plient à des ordres, dont on ne peut douter qu’ils émanent du plus haut sommet de l’Etat.
C’est avec l’aval de Bachar Al Assad que le président du PYD, Mohammed Saleh Mouslim, qui figurait en tête de liste des personnes recherchées par tous les services syriens de renseignement dans le cadre de l’accord de sécurité conclu entre Damas et Ankara, a pu regagner son pays sans être le moins du monde inquiété, au milieu du mois d’avril 2011. C’est grâce à la protection du chef de l’Etat qu’il a pu depuis lors se livrer à une activité politique qui ébranle pourtant les dogmes du Parti Baath et les fondements de la République Arabe Syrienne. C’est avec son encouragement que le leader du PYD, qui n’avait jamais fait alliance avec un quelconque parti arabe, s’est engagé dans le Comité de Coordination Nationale des Forces de Changement National Démocratique, créé le 26 juin à Damas pour contrebalancer l’influence centriste de la Déclaration de Damas et offrir au régime, au sein de l’opposition, un interlocuteur politique disposé à négocier, et peut-être à transiger. C’est avec son assentiment, enfin, qu’il a accepté de siéger au bureau exécutif de ce rassemblement, au côté de représentants de partis nassériens et autres, dont les positions nationalistes arabes n’ont jamais été et ne sont toujours pas favorables aux Kurdes et à leurs revendications.
L’étrange connivence qui lie le régime syrien au PYD et à son projet, s’explique par la peur que le pouvoir éprouve face à l’alternative qui se dessine pour la Syrie. Pour ne pas voir tout le pays lui échapper, Bachar Al Assad est prêt à abandonner la gestion – et peut-être la souveraineté – d’une partie du territoire national aux Kurdes. Il considère que ces derniers, non arabes et globalement peu religieux, sont ses meilleurs alliés dans la lutte qu’il mène contre ce qui le terrorise véritablement, non pas les Frères Musulmans… qui n’ont plus de base en Syrie, mais la démocratie. Le chef de l’Etat sait que le rééquilibrage des pouvoirs, dans une Syrie redevenue démocratique, permettra à la communauté sunnite majoritaire de récupérer une partie de l’influence dont elle a été privée depuis 1963 par le système baathiste, puis par la confiscation de la décision par la famille Al Assad et ses affidés au sein des différentes communautés. Dans une telle Syrie, où les élections libres mettront un terme à la déconnection actuelle du système politique avec la réalité sociale, la famille présidentielle et son entourage, qui monopolisent le pouvoir réel » dans les coulisses et qui bénéficient d’une influence sur la décision sans commune mesure avec leur poids démographique, seront ramenés à une plus juste représentation. Et ils seront contraints, comme les autres Syriens, de rendre des comptes à la Justice sur leurs agissements, leur corruption et leurs atteintes passées et présentes aux Droits de l’Homme.
Pour tenter de prévenir une telle échéance, Bachar Al Assad ne cesse de montrer qu’il est prêt à tout : sacrifier à sa volonté de pouvoir le tiers de sa population ; crier au loup islamiste avant qu’il se soit manifesté ; dénoncer les complots ourdis contre la Syrie par ses ennemis saoudo-américano-israéliens ; chercher des alliés n’importe où en reniant ses principes et ses discours ; et finalement, renouant avec la politique de nuisance qui a jadis assuré dans un autre contexte une trop longue immunité à son père, menacer, au risque d’être lui-même emporté par l’incendie, de mettre le feu à l’ensemble de la région.
http://syrie.blog.lemonde.fr/2011/11/02/les-kurdes-sur-la-voie-de-l%E2%80%99autonomie-en-syrie%E2%80%A6-avec-l%E2%80%99aval-de-bachar-al-assad/