Un sondage IFOP atteste que les Français sont majoritairement opposés au fait que l’école publique autorise le port de vêtements traditionnels ou religieux tels que les abayas, les qamis ou les djellabas.
La gauche, à l’exception de quelques socialistes «dissidents» (le député Jérôme Guedj, le maire de Montpellier Michaël Delafosse…) et du communiste Fabien Roussel, s’est largement indignée de l’annonce par Gabriel Attal d’interdire fermement à l’école le port de tenues religieuses musulmanes comme les qamis ou les abayas. Jean-Luc Mélenchon a même déploré ce lundi que la rentrée scolaire était «politiquement polarisée par une nouvelle absurde guerre de religion».
Un sondage IFOP pour Sud Radio, effectué en juin 2023 et republié pour l’occasion par l’institut d’opinion, rappelle pourtant la très forte adhésion des Français à cette interdiction, y compris chez les sympathisants de gauche. Au total, seules 23 % des personnes sondées se sont dites favorables à une autorisation de ces tenues à l’école.
Dans le détail, l’interdiction de ces tenues à l’école rencontre un soutien croissant en fonction de l’âge des personnes interrogées. Seuls les 18-24 ans estiment majoritairement que ces tenues devraient être autorisées (58 %), tandis que 93 % des personnes de plus de 65 ans soutiennent l’interdiction du port de ces vêtements.
Plus surprenants sont les résultats de ce sondage auprès des Français se disant proches des partis politiques de gauche, puisqu’une large majorité de partisans du Parti socialiste (75 %) mais aussi de la France insoumise (60 %) et d’Europe-Écologie-Les Verts (60 %) se disent favorables à l’interdiction des abayas et des qamis.
Interrogé en juin à ce sujet, l’ancien ministre de l’Éducation nationale Pap Ndiaye avait déclaré aux journalistes à la sortie de l’Assemblée nationale : « L’appréciation du caractère religieux, ou pas [des tenues traditionnelles telles que l’abaya ou le qami], ce sont les chefs d’établissement qui doivent l’apporter ». Une manière, selon ses opposants à droite, de refuser de trancher clairement le débat. Cette ambiguïté avait été jugée sévèrement par les Français, qui selon l’IFOP sont 78 % à estimer que «le caractère religieux de vêtements comme les abayas ou les qamis / djellabas doit être défini automatiquement et nationalement par le ministère de l’Éducation nationale au regard de critères précis». Ce que s’apprête donc à faire le nouveau ministre Gabriel Attal, par la publication d’une circulaire plus explicite.