لبنان لا يريد الحرب
Le Liban ne veut pas la guerre
Lebanon does not want war

Méfions-nous du TOC !

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Il n’y a pas plus sourds que ceux qui ne veulent pas entendre. À titre d’exemple : ceux qui persistent à parrainer des aberrations politiques, comme par exemple afficher leur joie devant les frappes aériennes russes en Syrie.

En Europe, on parle de « trouble obsessionnel compulsif » (ou TOC), pour désigner un phénomène où les obsessions sont des pensées ou des images intrusives qui surgissent à répétition et qui sont difficiles à chasser de l’esprit. Ce trouble peut devenir un phénomène de masse quand la société entière se braque contre un sujet qui l’obsède, en l’occurrence l’extrémisme musulman. La majorité des populations ont ainsi développé un TOC à l’égard de Daech (ISIS), « digne » représentant de cet extrémisme.
Partout dans le monde, le groupe islamiste hante la conscience collective des gens, leurs programmes électoraux en Suède, au Danemark et même au Canada, sans parler de l’Europe du Sud, qui développe une islamophobie prononcée face aux flux migratoires qui la touchent de plein fouet.
Nous sommes atteints d’un TOC devant une vidéo YouTube montrant un homme en noir, grand de taille, en train de décapiter un jeune Américain ou Européen.
Nous sommes atteints d’un TOC devant la possibilité d’une invasion par Daech de nos capitales, nos métropoles, nos villes et nos villages.
Nous sommes atteints d’un TOC… et nous votons extrême droite en Europe.
Nous sommes atteints d’un TOC, au point de brandir le fanion de Richard Cœur de Lion du XXIe siècle, le tsar Poutine, lors d’une manifestation chrétienne à Beyrouth.
Nous sommes atteints d’un TOC, quitte à mettre tous les musulmans dans le même sac, comme si nous voulions œuvrer, de plein gré, à écarter nos partenaires musulmans de la bataille menée contre l’extrémisme.
Nous sommes atteints d’un TOC à partir du moment où nous considérons que la violence est musulmane, et que le chômage et la crise économique seraient la conséquence de la présence de 200 000 réfugiés arabes dans un environnement européen de 400 millions d’habitants.
Il est indispensable de dissocier la réalité, autant qu’elle puisse être grave, de la fiction découlant de l’amplification médiatique, laquelle est responsable de la création du phénomène de TOC.
TOC, TOC, TOC… Imaginons ensemble ce qui se serait produit si les atrocités de la Seconde Guerre mondiale avaient été retransmises sur YouTube, Twitter ou Facebook, entre 1939 et 1945 ! Six millions de juifs envoyés dans les fours crématoires sur des ordres « catholiques » !
Imaginons ensemble si, pour un TOC de l’autre côté, on parlait de « christianophobie » à chaque fois qu’il faudrait désigner une aberration politique, sociale ou culturelle née en Occident et diffusée dans cette partie du monde !
Imaginons ensemble cette plongée, aussitôt, dans cette spirale vertigineuse, ou, pire, ce trou noir, entraînant le monde entier dans un cycle de violence incontrôlable, où le TOC deviendrait le seul critère de nos actions individuelles et collectives !
Il est impossible d’être « troublé » et de prendre des décisions sages.
Il est impossible d’être « obsessionnel » et d’élargir notre horizon.
Il est impossible d’être à la fois « compulsif » et bâtisseur.
Ce dont nos esprits ont besoin, c’est de sagesse. Pas de TOC !

Farès SOUHAID
Coordinateur général du 14 Mars

L’Orient Le Jour

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