Ali Bongo sème à tout-va la fortune de papa

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Est-ce une plaisanterie ? Une farce ? Un canular ? Il semble que non et qu’Ali Bongo a bien pris la décision de donner à «la jeunesse gabonaise toute sa part de l’héritage» de son père et prédécesseur à la tête du Gabon, Omar Bongo. Avant d’ajouter, au nom de ses frères et sœurs, que seraient aussi donnés à l’Etat les hôtels particuliers parisiens.

Là, disons qu’Ali Bongo avance un peu vite en besogne, vu que la succession compte 53 bénéficiaires qui ont dû s’étouffer de rage. C’est à se demander si la désobéissance n’a pas pris le pouvoir à Libreville. Car cette décision pour le moins étonnante agite toute la capitale qui se demande quelle mouche a piqué le chef de l’Etat.

Assis sur un tas d’or

Omar Bongo, décédé en 2009 après plus de quarante ans à la tête du pays, était assis sur un tas d’or. La justice française a d’ailleurs lancé une enquête en 2007 à la suite d’une plainte d’ONG contre lui et quatre chefs d’Etat africains.

Pour Marc Ona Essangui, leader d’une ONG anticorruption, cette décision revient à reconnaître implicitement que les biens légués par Omar Bongo étaient effectivement «mal acquis»,  la décision de son fils s’apparentant «en fait à une tentative de restitution».

Si on suit Ali Bongo, sa décision mijotait sur un fourneau, et c’est il y a trois jours qu’il a servi la soupe merveilleuse à son peuple : «Je donne tout.» C’est beau. Le président gabonais prétend agir en tant que l’un des deux légataires universels – avec sa sœur Pascaline – d’une succession à ce jour non réglée. C’est assez dire que la soupe merveilleuse risque de refroidir et que le legs promis à «la jeunesse gabonaise» n’est pas près d’être redistribué.

Conte gabonais

En conséquence, les règlements de compte sont au menu des mois qui viennent au sein du clan Bongo. En ce qui concerne le patrimoine d’Omar Bongo, les enquêteurs français ont dressé un inventaire à la Prévert : hôtel particulier rue de l’Université, une douzaine d’appartements à Nice et à Paris, dont deux avenue Foch. Le tout au doigt mouillé d’une valeur qui avoisine les 130 millions d’euros. Là-dessus, comptez des voitures de luxe qui dorment dans des parkings de la capitale, ajoutez-y des comptes à Monaco, une floppée de terrains et villas au Gabon et un conséquent portefeuille d’actions. Soit 450 millions. Ce qui est bien, avec ce conte gabonais, c’est que le merveilleux est toujours d’actualité.

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